La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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03/04/2011

Le premier qui l'a dit (O primeiro que disse)

J’aime me caler dans un fauteuil pour assister à un film dans une salle de cinéma ou, bien installé à la maison regarder un DVD avec des entractes à volonté, en échappant ainsi aux insupportables grignoteurs de popcorns ou de bonbons cellophanés et à cette nouvelle race de spectateurs qui, même face à un bon film, tripotent sans cesse leur portable.
  
Quel plaisir de découvrir ou de revoir les grands classiques. J’adore aussi les nouveautés et les surprises. Les films à grands budgets sont annoncés avec tant de détails, des mois avant leur sortie, que presque tout nous a déjà été dévoilé quand on décide d’aller les voir. Le cinéma d’auteur non seulement permet des découvertes, mais nous fait souvent ressentir des ambiances particulières aux origines et personnalités des réalisateurs. Le cinéma nous entraîne dans des voyages que personne ne pourrait réaliser dans sa seule vie. Il faut guetter ces films dans le flot de nouveautés et s’y rendre sans tarder car ils sont des étoiles filantes dans la programmation.

 
Le Premier qui l’a dit - titre original Mine vaganti, soit Bombe à retardement - film de 2010 du turco-italien Ferzan Özpetek me laissera un souvenir durable. L’histoire a pour cadre la ville de Lecce dans les Pouilles au sud de l’Italie. Chez les Cantone, propriétaires bourgeois d’une fabrique de pâtes industrielles, la famille est la base de la vie sociale dans une ville où tout le monde se connaît.

La révélation de l’orientation sexuelle de l’un des deux fils lors d’un repas de famille déclenche un cataclysme et montre que si les mentalités ont évolué dans les grandes villes en Italie comme presque partout dans le monde, les petites cités ou les régions rurales réagissent encore par des blocages exprimant une incompréhension séculaire face à l’homosexualité de l'un des siens.


L’intérêt de ce film va plus loin. Par un langage simple empreint d’humour, d’une grande humanité et à travers des personnages authentiques auxquels on s’identifie volontiers, Le premier qui l’a dit nous montre l’aveuglement d'un père enferré dans son éducation et par la crainte du qu’en dira-t-on. Il n’arrive pas à voir les membres de sa famille dans leurs personnalités complexes mais comme l'image qu'il s'en fait. La grand-mère, d’une grande sensibilité et intelligence, elle, a tout compris. Passé les tumultes, la situation s’ouvre et montre qu’un fils, gay ou pas, reste un enfant aimé.

 
Je suis ressorti un peu réconforté par cette humanité si fragile dont je fais partie. Une belle histoire, un beau voyage, un très bon film que je vous conseille vivement.

En savoir plus par les liens ci-dessous:
La bande-annonce du film