La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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30/10/2011

Odfjell, vins du Chili


Il y a quelques mois j’ai reçu une bouteille d’Orzada - cabernet franc 2005 - que l’homme que j’aime m’avait ramené du Chili. Après un tel voyage le flacon méritait bien un peu de repos dans mon armoire à vins – un objet indispensable au Brésil où les maisons ne disposent pas de cave, et dont le climat se montre peu propice au vieillissement des bouteilles. Se reposer d’accord, mais pas trop longtemps. Deux mois plus tard la dégustation fut une très belle surprise. Un vin à classer parmi les meilleurs d'Amérique du Sud que j'aie déjà savourés. 

Quel vin délicieux !

De couleur très foncée, il flatte par son parfum de fruits rouges (surtout myrtille), prune, avec une touche de vanille et peut-être de menthe. Il est rond, tannique mais sans agressivité et plein de subtilités. Mais peu importe le langage œnologique. L’essentiel c’est le plaisir du goût. Bref, j’ai adoré et me suis promis d’en acheter si l’occasion se présentait. Au hasard d’un centre commercial mon attention a été attirée par le graphisme de l’étiquette Orzada sur l’étale d’une boutique de vins. Il s’agissait cette fois d’un flacon de carignan 2006, qui a tôt fait de se trouver dans mon panier. Je l'ai trouvé plus robuste et peut-être un peu moins subtil que le cabernet franc mais c'est vraiment un excellent vin qui montre que le producteur sait faire de grandes choses ! De couleur rubis - violet, le mélange d’arômes évoque des parfums de pêche, d’abricot et de champignon : tout un programme. 

Cette photo me fait rêver.

Il ne m’en fallait pas moins pour entamer une recherche qui s’est révélée bien intéressante. Il y a 25 ans, un pionnier, armateur norvégien de Bergen, Dan Odfjell, tomba amoureux d’un endroit dont il fit l'acquisition dans le Valle del Maipo au Chili, dit l’histoire. Actuellement le domaine compte 85 hectares (cabernet sauvignon, merlot, carménère - le plan phare du Chili - syrah, cabernet franc et malbec). Le propriétaire qui s'est entouré des meilleurs œnologues propose une palette d’une douzaine de différentes bouteilles, dont les Aliara et Armador que je n’ai pas encore déniché... ni goûtés. Une lacune à combler. 


Un cheval d'Asie Centrale, migré en Norvège, élevé au Chili.

Dan Odfjell adore aussi les chevaux. Il fait l’élevage d’une race préhistorique qui avait migré d'Asie Centrale vers l'actuelle Norvège, pour être maintenant également élevés au Chili - que de voyages! C’est Laurence, le fils architecte, qui a signé les plans de la cave - 60% sont creusés dans la colline, et la partie extérieure offre une vue panoramique sur la vallée - certainement à voir. Le tout développé dans un souci de développement durable, d’écologie, et me semble-t-il avec un très bon goût dans tous les sens du terme. Une visite sur le site officiel ODFJELL vous en apprendra plus encore, et vous donnera les liens des distributeurs (Suisse, Brésil, Canada, entre autres). 

En ce qui me concerne, après dégustation de deux de leurs vins et visite de leur site, ma seule envie c’est d’y aller voir et d’y aller boire !

23/10/2011

Sauce aux champignons

J'aimerais être un Schtroumpf brun, quand je vois ça!

Les champignons c’est bon, ça sent la forêt, l’automne et ça donne envie de plats mijotés, onctueux, pour affronter le froid revenu. Cette sauce aux champignons est une recette à plusieurs vitesses. Elle se prépare aussi bien au retour d’une cueillette fructueuse dans un pays champignonneux, qu’au Brésil où, faute de sous-bois parsemés de bolets, on peut trouver les cèpes et chanterelles séchées ainsi que de superbes champignons de Paris frais. Je ne vous cache pas que je glisse dans mes valises au retour d'Europe un petit stock de délices mycologiques, bravant les interdits douaniers. 

De plus cette sauce peut varier suivant le plat qu’elle va accompagner. Pour une viande rouge on la cuira un peu plus concentrée, pour des pâtes elle sera plus liquide et abondante, et pour en garnir des lasagnes on y adjoindra une purée de tomate. Encore une précision avant de vous mettre à l’ouvrage. Les quantités vont évidemment varier en fonction des champignons à disposition et de l’usage de la sauce. Quant à moi j’ai utilisé des champignons de Paris frais ainsi des bolets et chanterelles séchées.

Ingrédients (pour deux personnes)
30 gr. de champignons séchés (bolets, chanterelles, et éventuellement un peu de cornes d’abondance)
150 gr. de champignons de Paris frais, bien nettoyés ou pelés
½ petite carotte, pelée et émincée finement
Un peu de poivron rouge et jaune (important pour la photo !) finement émincé
Un bel oignon, ou mieux 2 échalotes finement émincées
5 cm de céleri branche émincé
Une poignée de ciboulette émincée
Une poignée de persil plat émincé
Deux dents d’ail en fines lamelles
Thym, romarin et basilic frais, à volonté, haché menu
Sel, poivre
Crème fraîche à volonté (1 à 1 et 1/2 dl)
Un verre de bon vin blanc sec
Un trait de brandy ou cognac (le trait correspond à une quantité subjective...qui dépend de celui qui tient la bouteille)

La ciboulette brésilienne est beaucoup plus grosse qu'en Europe

Préparation
Mettez les bolets (en morceaux pas trop gros), et les autres champignons séchés dans un bol, avec les champignons de Paris coupés en 4 ou 8. Couvrez d’eau chaude. Réservez 15 minutes en mélangeant deux ou trois fois pour que tous les champignons absorbent le liquide, puis ajoutez le vin blanc, le thym, romarin, basilic. Couvrez et laissez au réfrigérateur si possible une heure en remuant de temps à autre.

Mettez une casserole à feux moyen avec un peu d’huile d’olive. Dorez le mélange de carotte, oignon ou échalote, ail, céleri branche et poivrons émincés. Ajoutez ensuite le mélange de champignons que vous aurez égoutté auparavant (en gardant à part le liquide... important !) Laissez cuire à feu moyen pendant une dizaine de minutes, en remuant de temps en temps. Ajoutez le liquide des champignons, le persil et la ciboulette, puis la crème, baissez un peu le feu et laissez cuire votre sauce 15 à 20 de minutes (le temps varie en fonction de la consistance désirée. Goutez car les champignons doivent être bien cuits). Ajoutez le trait de cognac 5 minutes avant de servir. A noter que cette sauce peut se préparer à l’avance et se conserver un frigo. Vous pouvez régler la consistance de votre sauce en ajoutant un peu d'eau, ou mieux de vin blanc à volonté. 

Écrire cette recette m'a donné une immense envie d'aller aux champignons. Je vous laisse pour aller préparer ma valise: Je quitte le printemps brésilien et je  vais voir si je trouve des bolets dans la Suisse automnale.


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Ce sont généralement les chanterelles d'automne qui sont séchées 



16/10/2011

Vienne nous fait la cour

Vienne, tu es dans mes souvenirs d’enfance quand avec ma grand-maman (oui l’Alice de mon dernier sujet) sur sa première télévision couleur nous regardions le concert viennois du jour de l’an, avec les valses et l’école équestre espagnole (j'avoue que j'étais très impressionné, que je trouvais beau, mais un peu ennuyeux). Plus tard c'est devenu dans ma tête une ville de musique classique. Il était donc important, pour terminer le périple européen, que j'aille enfin découvrir ce qui n'était encore qu'une image abstraite.

Les jardins de Hofburg.

C’est agréable d’arriver dans un pays où l’amabilité et le sens de l’accueil font sentir qu’on est bienvenu (surtout en arrivant de Prague). C’est peut être le caractère de la population et l’harmonie du paysage qui ont inspiré la beauté des œuvres écrites dans cette ville par un si grand nombre de compositeurs. Six cent ans de règne des Habsbourg, les palais, les châteaux, les salles de concert, l’opéra, l’empreinte du bon goût et l’amour de l’art donnent à la ville cette ambiance si particulière. Vienne respire son incroyable passé, mais n’a rien de poussiéreux. Il fait bon s’y promener en imaginant les événements qui ont marqué son histoire. Dans les premières salles du musée du Palais Hofburg, les cuivres des moules à pâtisserie et les collections de vaisselle et d’argenterie de la cour des Habsbourg me font imaginer les desserts raffinés dont je crois percevoir les parfums. Le récit et les menus de banquets aiguisent l’appétit le plus endormi.

Une confiserie bien réelle, avant dégustation.

Moi qui ai passé une partie de ma vie professionnelle à l’organisation de réceptions et d’évènements en tout genre, je regarde les robes, les peintures, les récits des fêtes impériales et me dit que tout ce qui peut se faire actuellement n’est que tentative d’imitation. Je pense à ce que nous ont montré les magazines people au moment des noces royales britanniques, princières monégasques ou cinématographiques hollywoodiennes. Ce n'est pas facile d’atteindre le faste viennois. Je crois entendre Mozart, j’imagine Strauss. Je revois les films inspirés de la vie de Sissi l’Impératrice. 


Une impératrice historique, et un mythe planétaire.

Au cours de la visite du musée qui lui est consacré je prends mieux conscience que la princesse n’était pas que la star de films romantiques. C’était une femme dont le comportement aujourd’hui ne surprendrait personne. Elle n’était pas convaincue par la monarchie et tout dans sa vie montrait un esprit d'indépendance, une intelligence fine. Je traverse ses appartements. Elle aurait apprécié la position de la femme du 21e siècle. Je l’imagine dévorer les revues de mode, se consacrer au fitness, choisir mille produits cosmétiques. Il n’est pas surprenant que Sissi l’impératrice soit restée un mythe jusqu'à nos jours, et une icône du glamour et du romantisme. D'ailleurs les films et séries TV inspirés de sa vie ont très bonne place dans les étales. Mais la fin de son existence - avant son assassinat par un anarchiste italien à Genève en 1898 - n’avait plus grand-chose de glamoureux. Sa jeunesse passée et sa beauté étaient devenues des obsessions, et elle se fuyait elle-même par ses incessants voyages.  

Entrez-donc, vous êtes les bienvenus.

Si vous n’êtes pas sensibles aux rêves princiers, promenez-vous dans les rues piétonnes de Vienne (Kärntner Straße et Graben en sont le centre). C’est un plaisir d’apprécier l’architecture de la ville, et la gentillesse de sa population. Ne manquez pas par exemple la plus ancienne taverne viennoise Zu den Drei Hacken, rendez-vous des artistes et écrivains depuis le 17e siècle, et dont une salle est consacrée à celui qui fut un fidèle client, Franz Schubert. Le public y est en majorité d’habitués viennois, on vous sert rapidement et avec le petit mot gentil, ailleurs réservé aux vieux clients, la cuisine traditionnelle y est fine et savoureuse, et tout ceci sans ostentation, au point je n’ai plus eu aucune envie de chercher d’autres restaurants les jours suivants. Que ça peut-être délicieux une escalope viennoise !

Visite obligée.

Maintenant que vous avez repris des forces, l’amateur de peinture ne doit pas manquer le musée Albertine. Que de grand maîtres ! Que ce soient les plus anciens comme Rubens, Rembrandt, Michel-Ange par exemple, ou les plus modernes comme Édouard Manet, Modigliani, Cézanne ou Klimt.

L’excursion au château de Schönbrunn est un passage obligé. Avec Versailles, c’est certainement le plus bel exemple de constructions et de jardins inspirés par le désire de faste des royautés européennes. Un vent frigorifiant en plein juillet balayant l’impressionnante esplanade, une overdose  de châteaux après 3 semaines de périple européen, et le troupeau des visiteurs sont venus à bout de mes dernières ressources de curiosité culturelle et touristique, je l’avoue.

Je l'ai visité, il faisait si froid dehors!
 
De retour en ville,  je me suis offert une veste confortable pour les jours froids, d’une finition parfaite. Tout dans le magasin Loden Plankel respire le confort et la tradition (depuis 1830) et il est bien difficile de ne pas se laisser tenter par l’acquisition de nombreux vêtements et accessoires. Mais j’ai renoncé aux trois superbes modèles de bretelles qui me faisaient envie... je n’en porte jamais ! 

Un temple du vêtement cossu.

09/10/2011

Propos décousus

Scène 53 
(Intérieur nuit - living éclairé à la bougie -  arrière plan, 2 flûtes et 1 bouteille de Dom Pérignon 1987). Xavier descend lentement le zip de la robe d’Aude (robe de soirée Jean-Paul Gaultier) qui se dresse sur la pointe de ses chaussures (Louboutin noires) pour atteindre la bouche pulpeuse de Xavier, dont la chemise déboutonnée  (Paul&Shark) laisse entrevoir le torse musclé et bronzé (Piz Buin, Tan Intensifier). La fermeture de la robe s’ouvre et glisse comme dans un souffle...  Ah la fiction!

Robe Jean-Paul Gaultier

Le brevet no 504.037 fut octroyé en 1893 à Whitcomb L. Judson (1836-1909), inventeur américain né à Chicago, pour une invention utilisée quotidiennement par des millions d'entre nous: le zip, la fermeture éclair, ou la fermeture à glissière. Par Wikipédia, j’apprends que W. L. Judson a aussi imaginé un système de freinage pour les trains ! Et là je comprends mieux. Mon cher Whitcomb, votre fermeture à glissière est géniale, certes, mais avouez-le, n’a jamais été complètement au point. Peut-être en avez vous trop rapidement abandonné le peaufinage, et passé au système de freins pour les trains. Je ne suis pas très fort en mécanique, mais si les freins du train s’inspirent du même principe physique que votre fermeture à glissière, le convoi doit s’arrêter net, pour ne plus jamais pouvoir repartir.

Le féroce poisson-zip que l'on trouve sur toute la planète.

L’autre jour, voulant ouvrir d’un geste automatique ma veste préférée, un incident pourtant banal a brisé net mon élan libérateur : le zip s’est coincé à mi-parcours, définitivement! En Suisse, vu le prix de la réparation, après un tel avatar on n’hésite guère à investir pour une nouvelle veste. Autre situation usuelle... pour moi. Après avoir visité toutes les boutiques de la ville un jour de canicule pour l’achat d’un pantalon, le seul qui me plait vraiment a visiblement été conçu pour un type de 2 mètre de haut, alors que je ne plafonne qu’à 178 cm - c'est trop bête. La souriante vendeuse me rassure: la maison fera la « petite retouche » pour seulement le tiers du prix du dit vêtement, et dans le court délai de 4 jours ouvrables. J’exagère, mais pas beaucoup.

La devanture seule me donne envie d'entrer

Au Brésil il y a (encore) les petits métiers, les artisans qui prennent soin de vos choses par une intervention personnalisée. On trouve dans tous les quartiers des couturières attentionnées (elles me rappellent Alice, ma grand-maman aux mains de fée, une véritable usine de tricot et de couture). Elles raccourcissent votre pantalon, lui font une pince quand vous avez maigri - c'est rare - et rouvrent la dite pince quand vous rentrez de vacances avec 3 kg en plus - plus courant. Elle peut aussi ourler vos rideaux, confectionner des housses pour vos coussins avec les tissus que vous avez achetés dans un de ces magasins où les adorables vendeuses vous proposent un immense choix de motifs et de tintes, ou de matière - du coton au lin, et de la viscose à la laine. Il y en a pour les goûts les plus fins comme pour les plus audacieux. Bien sûr ma couturière a déniché le bon modèle de fermeture pour ma veste, et a fait le changement... en un éclair!

Il y a même le fauteuil pour le confort de votre attente.

J’aime aussi les cordonniers. Certaines de ces boutiques exhibent, suspendus contre une paroi, l’arc-en-ciel de centaines de lacets de toutes les couleurs et de toutes longueurs (et vous pouvez n'acheter qu'une seule pièce). D'autres ressemblent à des cavernes aux parois couvertes de chaussures, de sacs, de ceintures. Et la plupart de ces artisans utilisent encore une machine à coudre mécanique à pédale, de celles qu'en Europe, on n'en trouve plus guère que dans les brocantes.

La machine à coudre, française, et le ballon de foot.

Les brésiliens ont encore l'habitude de faire réparer, et pas seulement les chaussures ou les vêtements. Vous pouvez par exemple refaire l’émail de votre beau vieux frigo, dont le moteur peut aussi être remis à neuf. Mais l’augmentation rapide du niveau de vie et la généralisation d’une consommation à l’européenne ou à l’américaine changent ces coutumes. Il devient normal de jeter, et d’acheter du neuf.


Il paraît que les descendants de Whitcomb L. Judson sont milliardaires. Je n'en doute pas, car nous y avons tous contribué, au prix de bien des énervements.

Van Gogh avait-il un cordonnier?

02/10/2011

L'été de Prague

Il y a des villes dont tout le monde parle, des capitales qu'il faut avoir vues, synonymes de richesse historique et culturelle, et de beauté architecturale. Depuis que je suis au Brésil, pays dont je rêve de parcourir les multiples régions (une vie n'y  suffirait pas), je ressens aussi le besoin de découvrir les villes du Vieux Continent qui me sont encore inconnues. Prague ? Tu vas adorer!

Prague vue du château: toitures et verdure

La capitale de la République Tchèque s’imposait donc comme une étape du périple estival au centre de l’Europe. Internet et les guides ont renforcés cette envie. Après Bruxelles la chaleureuse, Amsterdam et ses vélos, les contrastes de Varsovie, je me réjouissais d’arriver à Prague, et à l’hôtel (vraiment très bien sur son site) soigneusement choisi en plein centre historique de la vieille ville. Prague évoquait pour moi jusque là les pays de l'est coupés du monde pendant plus d'un demi-siècle, la Bohème empreinte de mystère, le cristal, les châteaux médiévaux, et le Printemps de Prague.

Le pont Charles

Quand l’avion s'approche, on a le sentiment que la ville est posée au milieu de la campagne. Au cours d'un voyage, c'est le moment où un endroit passe de l'image qu'on s'en est forgée, à une réalité palpable. Par la fenêtre du taxi je vois une belle ville, dense, un peu sévère.  

La voiture nous dépose au début de la zone piétonne, tout près de notre but. Pas facile de se faufiler avec les valises: il y a vraiment beaucoup de monde. Je devine l’hôtel caché derrière les grandes bâches des échafaudages installés le temps de la rénovation des façades - merci de ne pas avertir lors des réservations... et bonne idée en juillet. La chambre donne sur la cour où les ventilations des cuisines des trois restaurants alentours ronronnent de 7 heures du matin jusqu’après minuit. Faute de lumière du jour on ne voit guère que l'espace est très restreint. Il faudra se faufiler.

L'hôtel caché par l'eau Mattoni, à l'heure de la sonnerie

Le temps d’une douche, et c'est l’heure de l'importante première sortie qui permet de prendre la température d'un lieu encore inconnu. Comme c’est le moment de la sonnerie de la trompette thébaine en haut de la tour de l’horloge (chaque heure), il est très difficile de passer, tant la foule est dense. Suivant le mouvement général, nous basculons donc la tête en arrière pour tenter de distinguer les reflets du soleil sur l’instrument de cuivre, 30 mètres plus haut. Va-t-il y avoir partout autant de monde?

Dans certains édifices, 5 Euros pour pouvoir photographier.

Oui, presque partout. Les ruelles piétonnes de la vieille ville sont un immense bazar de magasins de souvenirs où il est difficile d'avancer. La visite des monuments se fait dans la cohue. Alors je tente d'oublier la foule de mes touristiques congénères pour découvrir la ville: Il y a tant à voir. J'ai apprécié la visite du quartier du château auquel on accède par des rues bordées de maisons patriciennes, de parcourir le Palais Royal et voir la Cathédrale Saint-Guy - en tchèque: Katedrála sv. Víta, Václava a Vojtěcha! Il y a aussi la maison de  l'écrivain Franz Kafka - on trouve aussi au bord du fleuve un tout nouveau musée très bien fait, qui lui est consacré.

La maison de Kafka

La ville témoigne d'une incroyable histoire, avec ses maisons serrées, ses ponts sculpturaux et ses nombreuses églises. Ce sont peut-être ces marques du passé très reculé qui me manquent un peu au Brésil. En sortant des grands axes touristiques, j'ai aimé sentir un pays qui s'éveille, voir des boutiques inventives, comme par exemple Jozef Sloboda, des vêtements créatifs de jeunes stylistes. Et puis l'excursion à Karlstein permet de voir les collines couvertes de forêts entourant la ville et, bien évidemment de visiter l'imposant château qui évoque des hommes en armure, grands, forts, pas très commodes, comme dans les films - une demi-heure de car de Prague. Je trouve important de sortir d'une ville pour voir ce qui l'entoure.

Le Château de Karlstein

C'est très intéressant Prague, mais cette ville m'a fatigué et énervé! Je croyais avoir goûté aux sommets de la foule et du mercantilisme touristique après avoir visité le Vatican il y a un an en juillet (les gens cependant y sont agréables). Mais à mon sens Prague détient le record. Pour se faire servir une bière puis la payer, il faut attendre longuement la venue d'un serveur de mauvaise humeur. Dans un restaurant à l'accueil sans sourire ni politesse je vois arriver le ticket où ont été ajoutés d'autorité au stylo 15% de pourboire. Le passe touristique qui permet d'entrer librement dans les musées et monuments n'est qu'une longue liste d'exceptions. L'information et le sens de l'accueil ne font pas encore partie de leurs connaissances du tourisme... le porte-monnaie du voyageur, oui. 

J'ai rarement eu auparavant eu envie d'avancer mon départ d'une ville. Mais tant de connaissances ont adoré Prague! J'espère donc que vous pourrez en juger par vous-mêmes.

Un passé encore présent