Si tu me laisses un message
C'est que je suis dans les nuages
Nuages, nuages, nuages...
Loin des foules et du grabuge
De la force centrifuge,
Je suis loin mais ce n'est pas si loin, lalala
Si tu me laisses, je le lirai dans les nuages
Nuages, nuages, nuages...
Parmi les anges et les mages,
Je distinguerai ton visage
Tu es loin mais ce n'est pas si loin, lalala
Si tu me laisses un message
C'est que je suis dans les nuages,
Nuages, nuages, nuages...
Message, du CD de Camille : Ilo Veyou
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Tu aimais tant la nature. Voici quelques photos faites juste avant ton départ. |
Ma chère petite maman,
Si je te
fais ce message, c’est que tu es dans les nuages car tu t’es donné la permission
de te retirer. Bon repos Simone.
Tu peux partir légère, les
missions que ton amour, ta générosité et ton éducation t’avaient données,
tu les as accomplies sans failles.
Ton mari,
cet homme si fort à l’extérieur mais si fragile à l’intérieur, tu l’as aimé et
soutenu pour beaucoup de meilleur, et un peu de pire. 61 ans de mariage!
Tu
aurais préféré disparaître que de lui faire des reproches. Tu avais les
conflits en horreur et les évitais à tout prix. Combien de protestation as-tu
gardé pour toi ?
Parfois, quand la pression
devenait trop forte tu entrais dans ta cuisine, l'antre où tu préparais tes merveilleux plats, tu fermais la porte pudiquement mais
prestement, et commençait alors un solo de batterie de cuisine.
Car personne,
ni dans ton éducation familiale, ni dans les préceptes religieux n’avait émis
la moindre restriction à décharger tes nerfs sur les louches et les couvercles.
Ensuite tu rangeais tout.
Tes deux enfants, l’ainé plutôt droit devenu avocat, et le cadet plutôt gauche, l’artiste, tu les as aimés, épaulés. Ils n’étaient pas vraiment des lumières, tu les as éclairés.
Tes petits enfants, tes soleils, tu leur as donné aussi tout ton amour, tes conseils et tes sourires.
Tu étais pleine d’humour, d’un
caractère joyeux, optimiste et espiègle. Mais tu étais aussi une fourmi ouvrière
inquiète qui ne s’arrêtait jamais : Simone,
tu ne peux pas rester assise un moment ? disait papa. La réponse
implicite était : Non. Tu étais
une femme si soigneuse et organisée.
Avant
qu’Alzheimer ne t’enferme complètement dans sa bulle, à « La Gracieuse » tu organisais le
personnel que tu croyais être des enfants et tu conseillais les autres pensionnaires :
encore une mission que tu t’étais donnée.
Merci pour tout, maman. Par ta
générosité et ta gentillesse tu t’es mise au service des autres.
François Silvan, mon collègue et
ami avec lequel j’étudiais l’art dramatique comme adolescent, disait dans un de
ses sketches : Souvent dans la vie, on
croit qu’on a bien fait, mais quand on se retourne on voit qu’on a fait à côté.
Rassure-toi maman, tu n’as pas fait à côté, mais tu t’es juste un peu oubliée
dans la distribution de tes générosités.
Permets-moi un conseil : Là haut, à moins que tu en aies vraiment très très
envie, ne te sens pas obligée de réorganiser les nuages.
Prends le temps d’avoir ce
jardin dont tu as toujours rêvé mais que ta vie ne t’a pas offert. Tu l’as bien
mérité.
Au revoir maman.
Eric
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Tu aurais aimé la forêt atlantique brésilienne. |
When she
was home
she was a swan
when she was out she was a tiger
and a tiger in the wild is not tied to anyone
when she was lost
she was a toad
the day I found her on the road
I gave her water and a rose
and as she stretched
the sun rose
go go go away
when she was young
she was a cow
and all day long
she milked the stars
she taught me
women to survive
must be unfaithful to their child
of all the wonders of the world
she was a lady with a bird
she must have had so many lives
was it the first?
was it the last?
go go go away
when she was ill
she was a whale
she was so patient she would wait
until I sang her by the lane
the sweetest tunes to ease her pain
when she was old
she was an owl
I saw her swaying in the sky
and when she died inside my arms
I realised she was a cat
go go go away
sometimes I wonder
if my child
will have her eyes
to see through me
and when I die
and I am born again
what will I be
a cat?
a stone?
a tree?
was it the last?
go go go away
when she was ill
she was a whale
she was so patient she would wait
until I sang her by the lane
the sweetest tunes to ease her pain
when she was old
she was an owl
I saw her swaying in the sky
and when she died inside my arms
I realised she was a cat
go go go away
sometimes I wonder
if my child
will have her eyes
to see through me
and when I die
and I am born again
what will I be
a cat?
a stone?
a tree?
She Was, du CD de Camille : Ilo Veyou