La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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24/04/2011

Carré d’agneau au miel

La tradition porte à préférer une recette d’agneau au menu de Pâques, et non du lapin réservé au moment du café dans sa forme chocolatée. La vision de l'étale de mon boucher préféré au marché municipal de Curitiba m’a confirmé dans mon envie de préparer un carré d’agneau au miel pour ce dimanche


On dit que l’agneau se mange rosé mais nombre de gourmets le préfèrent un peu plus cuit. Mijoté, il reste bien juteux et s’enrichit des saveurs de l’accompagnement.

Pour deux personnes
1 carré d’agneau de 450 à 500 gr.
2 carottes pelées et coupées en morceaux moyens
Céleri branche haché menu, à volonté
2 olives noires bien charnues
2 champignons de Paris
3 gousses d’ail
1 bel oignon pelé et coupé grossièrement
Poivrons en julienne, à volonté
200 gr. de haricots verts
Une branche de thym et une de romarin
Du miel, liquide de préférence
Une tombée de cachaça, cognac ou brandy
Huile d’olive
Sel, poivre et piment à volonté
1 dl de bon vin blanc sec


Préparation de la viande
Si possible plusieurs heures à l’avance piquez votre carré d’agneau entre chaque côtelette avec un couteau fin et introduisez profondément des gousses d’ail coupées en 2 ou 4 dans le sens de la longueur. Mélangez dans un petit bol 1 1/2 cuillère à soupe de miel (chauffez-le légèrement s'il n’est pas liquide), une tombée de cachaça ou cognac, et 2 cuillères à soupe d’huile d’olive. Badigeonnez le carré d’agneau de tous les côtés et laissez mariner au réfrigérateur. L'en sortir une heure avant la cuisson.


Préparation de l'accompagnement
Attachez avec un brin de coton 1 branche de thym et 1 de romarin. Lavez et coupez les carottes, le céleri branche, les olives, l’oignon, les champignons et les poivrons. Nettoyez puis blanchissez pendant 10 minutes les haricots verts dans l’eau bouillante salée. Réservez.

La cuisson
Prenez votre plus belle cocotte en fonte émaillée – elles sont si belles ces cocottes - et chauffez-là. Versez deux cuillères à soupe d’huile d’olive, puis dorez rapidement votre carré d’agneau, côté pile, côté face, sans oublier les deux extrémités. Attention de ne pas le laisser noircir, ce qu’il aurait tendance à faire facilement à cause du miel.

Ajoutez les carottes, le céleri, l’oignon, les poivrons et les champignons que vous faites revenir rapidement avec l’agneau, puis mettez le bouquet garni, mouillez avec le vin blanc et couvrez. Laissez mijoter à feu très doux pendant 1 1/2 environ, en remuant de temps en temps. Rajoutez un peu de vin blanc si vous constatez que le jus à trop réduit – il ne faut pas que l’agneau attache ! Ajoutez les haricots une demi-heure avant la fin de la cuisson.


Retirez la cocotte du feu, sortez le carré et coupez les côtelettes. Faites un petit manchon de papier d’aluminium sur l’os : ce sera tellement plus facile à manger ! Dressez les assiettes, et servez de suite. Des pommes de terre, en gratin ou purée, feront un très bon accompagnement. Une recette parfaite pour les faims de loup.

20/04/2011

Brésil et football

En Suisse comme dans beaucoup d’autres coins du monde, quand on prononce Brésil on pense d'abord football, puis Copacabana et corps de rêve. Pour compenser ces visions idylliques, favélas et violence.

Les idées préconçues à propos de chaque pays sont comme les bandes adhésives dont il est très difficile de se défaire. Elles sont issues de vérités certes, mais partielles et érigées en règles. Ce sont souvent les habitants mêmes du pays qui exportent de tels clichés.


Le bon suisse sur l’alpage ensoleillé caresse paisiblement sa vache préférée, regarde sa montre de précision et laisse échapper un soupir profond : Je peux prendre encore un peu de temps, jouir du parfum des fleurs des champs, manger le petit fromage que j'ai là, et passer à ma banque payer le chocolat. 

Le Brésil progresse à grande vitesse, il est riche de toutes les matières premières, d’une nature fabuleuse. Il est indépendant énergétiquement, abrite des populations en avance sur le 21em siècle, alors que l’on découvrait en 2010 une tribu encore inconnue vivant comme il y a 2000 ans. Tout évolue vite, se transforme avec un dynamisme qui contraste avec une Europe souvent figée et craintive. Ce pays-continent n’est que superlatifs et diversité. C'est bien plus que le football et la plage. Mais en parler sans évoquer le football ce serait comme imaginer la Suisse sans l’associer à l’image des Alpes, des banques et du chocolat. Alors qu'il y a un peu plus de deux siècles de nombreux suisses étaient contraints pour subsister de vendre leurs services aux armées européennes.


Le football au Brésil est bien plus qu’un sport. Certes ses stades gigantesques, son équipe nationale mythique qui inquiète toutes les autres nations, font partie des réalités de ce sport. Mais au Brésil, avant d’être un sport, le football est partie intégrante de la culture. C’est un jeu, une façon de se rencontrer, un sujet de conversation qui passe souvent avant la météo et avant la politique. 


En voyageant à travers ce gigantesque pays en bus, principal moyen abordable de se déplacer, on peut apercevoir par la fenêtre une multitude de terrains de football. C'est pareil en avion. J'aime observer par le hublot les terrains urbains de ballon rond au cours de la longue approche de la mégalopole de São Paulo. Certains ne sont pas plus grands qu’une chambre à coucher, il y en a des terreux, beaucoup de boueux, des herbeux, des goudronneux coincés entre de tristes immeubles de banlieue, des bucoliques enfouis dans la verdure tropicale, des perchés au sommet des immeubles-tours. Et il y a les non-terrains : les coins de rue, coins de parcs publics, de champs, de forêts... toutes formes de coins. Et  des gens y jouent sans distinction d'âge, de couleur de peau, en petits ou grand groupes, équipés des dernières nouveautés ou à moitié nus, avec ou sans chaussure.


Cette culture du football génère de nombreux sportifs de génies dont bonne partie s'exporte à travers le monde. Je n’appréciais guère les sports d'équipe dans mon enfance en raison de ma maladresse et de mon individualisme. Maintenant j’aime voir les reflets des matchs du dimanche. Au Brésil l'objectif du jeu n’est pas, comme dans beaucoup de pays, principalement d’empêcher d'encaisser des buts mais d’essayer d’en infliger un maximum à l’adversaire. C’est donc spectaculaire ! Voir Neymar tricoter des jambes dans des dribbles  d'une agilité sans égal et finaliser par un goal ou par une passe victorieuse, c’est impressionnant, que l’on aime ou pas le football. Mais le Brésil c’est tellement plus que cela.

En voir plus par le lien ci-dessous
Neymar dans ses oeuvres 

17/04/2011

Ney Matogrosso

La musique populaire brésilienne est d’une infinie richesse et variété. Elle se renouvelle sans cesse et dépasse l’image stéréotypée que l’on s’en fait généralement en Europe. 

Après avoir vu Ney Matogrosso pour la première fois sur la scène du Montreux Jazz Festival en 2006 je n'avais qu'une envie: y retourner. Hier j'ai eu le plaisir d'aller à son spectacle Beijo Bandido (Baiser bandit). 

Son univers baroque transporte dans un monde qui ne ressemble à aucun autre avec ses chansons écrites sur le thème de l’amour et des relations de couple sans aucune mièvrerie. C'est fascinant de voir Ney Matogrosso sur scène. Il ne chante pas, ne danse pas, il respire ses musiques, il bouge sur scène comme les vapeurs qui montent de votre tasse de café du matin. 


Il y a quelques années il évoluait dans des costumes oniriques de paillettes et de plumes. Dans Beijo Bandido son complet beige ajusté à la doublure d'un rouge-satin de toréro et sa chemise argentée accentuent encore son incomparable silhouette de reptile. Tout n’est que sensualité dans ce concert. Les musiques dont les rythmes latins naviguent entre salsa, tango et musique populaire brésilienne, les arrangements, sa puissante voix dont il se sert comme d’un instrument parfaitement maîtrisé, ses glissements sur scène, ses ondulations, l’intensité de son regard font frissonner. 


Ney Matogrosso est un homosensuel, puissant et féminin, gai et triste, fort et fragile à la fois. Sa biographie nous apprend qu’il est né en 1941 : Incroyable car cet artiste n’a pas d’âge. 

13/04/2011

L’Île du Miel

Pour s’éloigner du climat parfois ingrat de Curitiba il suffit d'une heure de route et mille mètres de dénivelé à travers la Serra do mar, fracture montagneuse couverte par la forêt atlantique, pour arriver sur les rives de l’océan. Ce type de forêt occupait avant la colonisation une grande partie des côtes brésiliennes, dont seules subsistent maintenant quelques régions préservées. 

La forêt atlantique de la Serra do mar

La Mata Atlântica est un enchevêtrement luxuriant et moite, vibrant d’insectes, qui abrite une riche faune subtropicale: singes, onces - espèce locale de panthère - et plusieurs variétés de serpents aux couleurs attrayantes, certes, mais qu’il n'est pas recommandé de caresser, même dans le sens des écailles ! Attention de ne vous y aventurez pas seul car cette forêt n’a rien des sous-bois champignonneux du plateau suisse qui incitent à la flânerie. On arrive à Paranaguá (140'000 habitants), fondée en 1648 mais peuplée bien avant par les Carijó, une tribu Tupi-Guarani. Bien que ville portuaire, Paranaguá dissimule ses rives marines. 

La ville coloniale de Paranaguá

Les circonvolutions de la côte et les presqu’îles boisées font penser à un réseau de lac ou aux bras d’un fleuve plus qu’à l’Atlantique. Une cheminée de paquebot et une flèche de grue dépassant des arbres nous rappellent le port marchand, donné comme le quatrième du monde et le plus important d’Amérique du Sud. L’embarquement pour l’Île du Miel se fait sur un bon vieux bateau de bois au quai de la vieille ville coloniale au bord de la rivière où le temps semble s’être arrêté il y a un siècle.

De Paranaguá en direction de l'Île du Miel
Il est difficile de savoir quand l’embarcation qui progresse au milieu de la végétation quitte la rivière pour la mer. L’eau, de brun-vert vire lentement au bleu. Entre deux bouquets d’arbres apparaît un paquebot qui semble plus haut que les collines insulaires et progresse en direction de la forêt côtière comme s’il voulait continuer sa route sur la terre ferme. 

L'Île du Miel

L’horizon s’élargit, l’air se dilate : L’île du Miel est devant nous. A la vitesse de l’embarcation on a le temps de la voir s’approcher. Par le ponton de débarquement marque l'entrée dans l'univers de cette île de 35 kilomètres de périmètre, sans voiture, sans moteurs et où les téléphones portables refusent de se connecter avec le Monde!  


Ciel d'orage

Cette réserve naturelle accueille un tourisme écologique et le nombre quotidien de visiteurs y est limité. Quelques maisons de pêcheurs et de nombreuses pousadas, pensions de bois peint cachées sous une voûte de verdure basse se noient dans la végétation. Les chemins sont de sable doux. Il y fait chaud, humide et se respirent des effluves floraux et marins. De cette plaine allongée et irrégulière émergent quelques promontoires escarpés, seuls endroits où profiter d’une vue élargie, et sur le plus haut duquel se dresse le phare de l'île.  Le promeneur attentif peut admirer de magnifiques oiseaux et entrevoir les Tégus, grands lézards à l’apparence préhistorique!

Tangara du Brésil

Tégu ou Grand lézard du Brésil pouvant dépasser 1m 40 et 4,5 kg

D’un côté, vue sur le continent, les eaux calmes avec la forêt atlantique en arrière plan, de l’autre l’océan sur lequel jour et nuit des dizaines de navires marchands dont les origines lointaines font rêver, attendent leur tour de se diriger vers le port. Les rouleaux des plages océanes font le bonheur des surfeurs. 

La vue au réveil
Imaginez ! Se réveiller avec le seul bruit des vagues déferlant sur la plage que l’on aperçoit de la fenêtre de la chambre, avant de passer une journée de baignade, de repos et promenade. 

Le trajet de retour sur le Valentin II incite à une dernière rêverie avant de retrouver la terre ferme et les plaisirs urbains.

Le retour
En savoir plus par les liens ci-dessous:
Presque tout sur l'Île du Miel
Le site officiel de l'Île du Miel 

10/04/2011

Tarte aux asperges vertes

La tarte est un met qui permet mille variantes au gré des humeurs et des saisons. Revêtez votre tablier préféré, mettez une musique qui vous inspire et servez-vous un petit apéritif pour  vous mettre dans l'ambiance. L'asperge verte est une délicatesse au goût bien typé qui, légèrement croquante allie consistance et saveur.

Pour 2 personnes en plat principal, 4 en entrée.

La pâte
1 dl d’huile d’olive vierge
½ dl d’eau
200 gr de farine  de blé
1 pincée de sel et une petite pincée de sucre
Muscade et poivre à volonté

Mélangez et battez avec soin l’huile d’olive vierge, l’eau, le sel, le sucre et un peu de noix de muscade râpée – c’est si bon la muscade. Tamisez la farine, faites la fontaine et incorporez lentement le mélange de liquide jusqu’à obtenir une masse homogène que vous pétrissez consciencieusement. Appréciez s’il est nécessaire de saupoudrer un peu de farine, ou au contraire humecter avec un peu d’eau pour une consistance qui vous agrée – appréciation subjective, car humaine. Un robot ménager pourrait économiser vos fibres musculaires. Mettez la boule de pâte à reposer au réfrigérateur pour 45 minutes environ, le temps de préparer le mélange. Une pâte brisée ou feuilletée toute prête peut faire l’affaire mais ce n'est pas pareil !

Abaissez la pâte sortie du réfrigérateur. Sa consistance grasse permet de se passer de rouleau à pâte et de l’abaisser avec la paume des mains. Foncez votre plaque à gâteau, en gardant les bords bien relevés, piquez-la avec une fourchette puis couvrez la pâte d’un papier d’aluminium avant d’enfourner pour 15 minutes à four moyen. Sortez-la du four, enlevez le papier d’aluminium et laissez refroidir un peu.

Les produits du marché

Le mélange
50 gr de têtes d’asperges vertes
50 gr de tiges d’asperges vertes
50 gr de têtes de brocolis
150 gr de fromage râpé (gruyère, emmental)
2 oeufs
4 petits champignons de Paris
1 morceau de poivron jaune et 1 de rouge
Persil, ciboulette, basilic et thym frais
2 gousses d’ail
Sel, poivre et muscade à volonté

Blanchissez les têtes d’asperge pendant 3 min. et 5 min. les tiges d’asperge et les têtes de brocolis, tout ceci préalablement soigneusement nettoyé et rincé. Hachez menus les tiges d’asperges, les brocolis, les morceaux de poivrons, l’oignon, l’ail, le basilic, le thym, les champignons de Paris, la ciboulette et le persil. Additionnez et mélangez soigneusement le fromage râpé, les œufs et la crème. Salez à volonté et ajoutez un peu de muscade. Selon l’humeur vous pouvez ajouter au mélange un peu de jambon cru ou cuit, haché grossièrement.

Important la décoration!

Versez le mélange dans la plaque avec la pâte précuite, disposez les têtes d’asperge par exemple en étoile, et mettez au milieu du four chaud. Quand la tarte est bien dorée, après 20 à 30 minutes environ selon l’efficience de votre four, retirez la tarte, laissez reposer 5 minutes et servez.

Accompagnez d'un vin blanc sec, ou un rouge de Loire, et vivez heureux.

 En savoir plus par les liens ci-dessous:
 Tout sur les asperges

06/04/2011

Maria Gadú

Dimanche soir le Festival de Curitiba accueillait le spectacle de Maria Gadú. Cette chanteuse de 25 ans originaire de Sao Paulo a grandi dans et par la musique – elle écrit Shimbalaiê, la plus connue de ses chansons, quand elle a dix ans. A 13 ans déjà elle commence à se confronter au public en chantant dans les bars de sa ville, puis à Rio de Janeiro dès 2008 où elle est rapidement remarquée par des artistes confirmés comme Caetano Veloso.


Quand je sors d’une salle de spectacle après un concert et m’étonne de l’animation nocturne de la ville devant le théâtre, c’est l’indice que le spectacle par ses émotions  m’avait amené dans un autre univers.

En arrivant sur scène Maria Gadú apparaît comme un mélange de Gavroche parisienne et de Fée Clochette. Dès les premières chansons elle m'a attiré dans son monde de poésie et de fantaisie d’une grande musicalité. 



Maria Gadú exprime une forte personnalité par ses chansons et sa musiques Sa voix est belle dans tous les registres et se promène dans une grande variété de sonorités, de la MPB - Musique Populaire Brésilienne - au reggae, du jazz au rock. Cependant à travers cette diversité tout s’enchaîne avec cohérence et  entraîne le public dans cette magie qui donne le sourire et transporte de plaisir. J’ai adoré aussi sa version exempte de larme de Ne me quitte pas de Jacques Brel. 

Elle est jeune, brésilienne qui chante en portugais mais aussi parfois en anglais et français, elle a beaucoup de talent, et je ne serai pas surpris de la voir faire une carrière internationale brillante. En tous les cas je le lui souhaite. 

En savoir plus par les liens ci-dessous:
A écouter: "Shimbalaiê" 

03/04/2011

Le premier qui l'a dit (O primeiro que disse)

J’aime me caler dans un fauteuil pour assister à un film dans une salle de cinéma ou, bien installé à la maison regarder un DVD avec des entractes à volonté, en échappant ainsi aux insupportables grignoteurs de popcorns ou de bonbons cellophanés et à cette nouvelle race de spectateurs qui, même face à un bon film, tripotent sans cesse leur portable.
  
Quel plaisir de découvrir ou de revoir les grands classiques. J’adore aussi les nouveautés et les surprises. Les films à grands budgets sont annoncés avec tant de détails, des mois avant leur sortie, que presque tout nous a déjà été dévoilé quand on décide d’aller les voir. Le cinéma d’auteur non seulement permet des découvertes, mais nous fait souvent ressentir des ambiances particulières aux origines et personnalités des réalisateurs. Le cinéma nous entraîne dans des voyages que personne ne pourrait réaliser dans sa seule vie. Il faut guetter ces films dans le flot de nouveautés et s’y rendre sans tarder car ils sont des étoiles filantes dans la programmation.

 
Le Premier qui l’a dit - titre original Mine vaganti, soit Bombe à retardement - film de 2010 du turco-italien Ferzan Özpetek me laissera un souvenir durable. L’histoire a pour cadre la ville de Lecce dans les Pouilles au sud de l’Italie. Chez les Cantone, propriétaires bourgeois d’une fabrique de pâtes industrielles, la famille est la base de la vie sociale dans une ville où tout le monde se connaît.

La révélation de l’orientation sexuelle de l’un des deux fils lors d’un repas de famille déclenche un cataclysme et montre que si les mentalités ont évolué dans les grandes villes en Italie comme presque partout dans le monde, les petites cités ou les régions rurales réagissent encore par des blocages exprimant une incompréhension séculaire face à l’homosexualité de l'un des siens.


L’intérêt de ce film va plus loin. Par un langage simple empreint d’humour, d’une grande humanité et à travers des personnages authentiques auxquels on s’identifie volontiers, Le premier qui l’a dit nous montre l’aveuglement d'un père enferré dans son éducation et par la crainte du qu’en dira-t-on. Il n’arrive pas à voir les membres de sa famille dans leurs personnalités complexes mais comme l'image qu'il s'en fait. La grand-mère, d’une grande sensibilité et intelligence, elle, a tout compris. Passé les tumultes, la situation s’ouvre et montre qu’un fils, gay ou pas, reste un enfant aimé.

 
Je suis ressorti un peu réconforté par cette humanité si fragile dont je fais partie. Une belle histoire, un beau voyage, un très bon film que je vous conseille vivement.

En savoir plus par les liens ci-dessous:
La bande-annonce du film