La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

Libellés

Contact: swisslemonjuice@gmail.com

31/12/2011

Clin d’œil : Heureuse nouvelle année - Feliz ano novo




Que 2012 soit pour vous une année pleine de piquant.


C'est décidé, cette année j'aurai une vie saine,  intelligente, belle et riche ! 
 
Les résolutions sont comme les anguilles ; on les prend aisément. Le diable est de les tenir.
Alexandre Dumas, fils

29/12/2011

Sorbet de caipirinha... le coup du milieu

Entre cette fin d'année et le début de 2012, cette période de bombance est l’occasion de raviver la coutume du Coup du milieu ou Trou normand :  
Sorbet aux fruits, arrosé d'une eau-de-vie ... servi au milieu d'un repas copieux, afin d'exercer une action « digestive » et de stimuler l'appétit avant les autres plats. (Dictionnaire de la cuisine d'Eric Glatre)
Chateaubriand pouvait déguster des sorbets grâce à sa glacière, profondément enfouie dans le sol de sa demeure en Île-de-France, dit-on. 

A la table de Beaumarchais, un passage obligé était le coup du milieu, qui a d'ailleurs  inspiré à l'écrivain, musicien et homme d'affaire du Siècle des Lumières, un poème, à découvrir  après le recette


Le mot sorbet vient de l'arabe chourba : boisson aux fruits ou sirop. Plus de 2 siècles avant JC, les chinois mélangeaient des jus de fruits dans des récipients qu'ils refroidissaient en laissant couler sur les parois extérieures un mélange de neige et de salpêtre. Et on attribue à Marco Polo sa diffusion en Occident.  

Mais cesse de préambules:  il est temps de se mettre de cuisine pour réaliser un sorbet à base de caipirinha, le cocktail brésilien par excellence, mélange de citron vert, de cachaça, de sucre et de glace pilée.

Sorbet de caipirinha

Ingrédients:
1 ¾ tasse (thé) de sucre raffiné
1 tasse d’eau
1/2 tasse de jus de citron jaune
1 tasse de jus de citron vert (lime ou limette)
1 tasse de cachaça (eau de vie de canne à sucre)
L’écorce râpée de 2 citrons jaunes
L’écorce râpée de 4 citrons verts vert 
2 blancs d’œufs battus en neige

Marche à suivre:
Prenez une casserole. Y dissoudre le sucre dans une tasse d’eau. Mettez à feu moyen en continuant de mélanger afin que le sucre se dissolve entièrement. Quand le mélange commence à bouillir, retirez du feu pour à obtenir un sirop bien liquide. Laissez refroidir. 

Citron vert - lime ou limette, citron jaune - sicilien

Lavez bien les citrons et séchez-les. Râpez les écorces avec soin en veillant à n'en retirer que la partie superficielle (la partie blanche est très amère). Ajoutez la cachaça au sirop refroidit, puis le jus et les écorces râpées des citrons. Mélangez bien. 

Battez les blancs d’œufs en neige. Quand ils sont bien fermes, incorporez-les petit à petit au sirop à l’aide d’un fouet, dans un récipient qui supporte le congélateur - le blanc d’œuf donne de la tenue au sorbet et il est important pour sa consistance, et ceci encore plus dans le cas de sorbets qui contiennent de l’alcool, qui arrivent à congélation à une température plus basse que pour les sorbets seulement à base de jus de fruit. 

Mettez le mélange au congélateur pendant 4h. Retirez le récipient et mélangez bien à l’aide d’un fouet – ou dans un robot mélangeur à la vitesse la plus basse. Remettez le mélange au congélateur. 

2 heures plus tard, mélangez à nouveau manuellement, délicatement, avant de remettre le sorbet au congélateur, et de l’y laisse idéalement au moins 10 h avant de servir. 

On peut présenter le Sorbet de Caipirinha comme coup du milieu dans les petits verres à cachaça ou à alcools forts, ou en portions plus généreuses comme dessert en fin de repas... mais attention il y de l’alcool ! Pour le coup d’œil, parsemez le sorbet de quelques filaments d’écorce de citron vert.


Portrait de Beaumarchais (1732 – 1799) par Nattier

Ce joli coup, chers camarades,
A pris naissance dans les cieux ;
Les dieux buvaient force rasade ;
Buvaient enfin comme des dieux.
Les déesses, femmes discrètes,
Ne prenaient point goût à ce jeu :
Vénus pour les mettre en goguettes,
Proposa le coup du milieu.

Aussitôt cet aimable usage
Par l’Amour nous fut apporté :
Chez nous son premier avantage
Fut d’apprivoiser la beauté :
Le sexe, à Bacchus moins rebelle,
Lui rend hommage en temps et lieu,
Et l’on ne voit pas une belle
Refuser le coup du milieu.

Buvons à la paix, à la gloire ;
Ce plaisir nous est bien permis ;
Doublons les rasades pour boire
A la santé de nos amis.
De Momus, disciple fidèle,
Buvons à Panard, a Chaulieu ;
Mais pour la santé de nos belles
Réservons le coup du milieu.


Para você receber a receita em português, só mandar um email: swisslemonjuice@gmail.com

24/12/2011

Clin d’œil : Joyeux Noël - Feliz Natal !

Elle a chaud Mère Noël ! Rua XV de Novembro,  Curitiba




 
Vive le vent, vive le vent, 
vive le vent d'hiver, boule de neige, sapin blanc, bonne année grand-mère...

dit la chanson . 






Marché de Noël - Praça Orsorio
  
 
  




Chic, depuis trois jours ...
c'est enfin l'été !












Crêpe suisse: fraise ou chocolat?





Joyeux Noël !

Feliz Natal !


22/12/2011

Carthage, son histoire, ses domaines vinicoles, son pinot noir.

Au mois de décembre nous viennent des envies de table, peut-être pour oublier que nos résolutions un peu légères des aurores de janvier passé s'étaient bien essoufflées en mars. Les préparatifs des Fêtes font regarder les étales de viande, de légume, de poisson... On respire les épices exotiques, ou ressort les livres de cuisine, on recherche des saveurs lointaines et excitantes ou les recettes traditionnelles qui imprègnent nos souvenirs. Ne nous laissons pas aller à la nostalgie. Si nous pouvons profiter de vacances, embarquons à bord de grands navires, dans des aéroplanes, ou simplement partons avec notre automobile. Dans le cas inverse, c'est autour d’une table que nous pouvons ouvrir notre horizon par des saveurs authentiques, étrangères ou autochtones. La mondialisation met tous les fumets à portée de nez : Profitons !

Le triomphe de Bacchus - mosaïque de Sousse

Dans le magasin Adega Viana spécialisée en vins à Curitiba on m’a suggéré un pinot noir tunisien pour égayer mes libations de cette année finissante. J’acquiesçai à la proposition et mis le flacon à reposer pour une dégustation dans les meilleures conditions. Ma curiosité m'a montré que le Pinot noir des Domaines de Carthage mérite un grand intérêt, et que l’histoire de cette contrée des rives sud de la Méditerranée exige une attention bien plus particulière encore. Et cela m'a donné l'envie d'écrire sur cet endroit où je ne suis pas encore allé. 

Cette ville fondée en 814 avant JC, est riche d’un incroyable passé: les invasions romaines, les vandales – déjà, mais sans spray – la période byzantine, le tumulte des croisades, l’arrivée des colons, leur fuite, et les bouleversements actuels. En voulant en savoir un peu plus sur ce vin, j’ai pris conscience de la formidable richesse architecturale, archéologique, historique de Carthage, et découvert en particulier les inestimables mosaïques qui se trouvent tant dans la ville que dans le région. Moi qui ne connais pas l'Afrique du Nord. C'est sûr, je dois y aller ! 


Le port punique de Carthage

L’histoire de la viticulture au Maghreb est tumultueuse, elle aussi. Les romains comprennent tout de suite que le climat et la terre se prêtent à merveille à l’élaboration du vin. Ils en commencent donc la production sur ces terres bénies. Mais l’arrivée de l’islam met un terme à cette culture viticole pour de nombreux siècles. C’est l’arrivée des italiens au 18ème siècle, et un siècle plus tard la signature du traité signé entre le bey de Tunis et le gouvernement italien, qui développe l’activité viticole, en particulier dans la presqu'île du cap Bon. La production du vin est véritablement relancée avec l’instauration du protectorat français dès 1889. 

Maintenant, après une main mise de l’État, la viticulture tunisienne est libéralisée et au bénéfice d’une stratégie de qualité. Mes découvertes sur l’histoire de Carthage et sa viticulture ont avivés mon impatience d’honorer d’un palais attentif, sans attendre les fêtes, ce vin des terres d’Afrique du nord. J’en fus récompensé. 

Une mosaïque de goûts

Que de parfums, quelle personnalité dans ce pinot noir Les Domaines de Carthages, Grand vin des vignobles de Mornag (presqu'île du cap Bon). Les premières gorgées évoquent la terre d’Afrique et les épices relevées. Les 12° d'alcool changent des vins d’Amériques du Sud qui ne titrent jamais en dessous de 13°, mais ce n'est pas au détriment de son intensité. Quelques données techniques : raisin vendangé à la main, macération de 10 jours, robe rouge rubis éclatant, nez de fruits rouges et d’épices, tannins fondus. 

La Tunisie offre de nombreux autres vins et cépages qui ne demandent qu'à être découverts. Mais assez de théorie, passez maintenant à la pratique. Santé !

18/12/2011

Clin d’œil : GPS.


Conduite par moi et guidée par GPS
C'est pratique le GPS dans les grandes villes. Quand je roule sur une artère à plusieurs voies en sens unique et que, complètement perdu, il me répète obstinément d'une voie stupide : Faites demi-tour, faites demi-tour, faites...  je l'éteint !
Conduite par moi et guidée par Dieu








Bien sûr il y a cette autre méthode. Mais pour moi les voies du Seigneur sont impénétrables.

14/12/2011

ffw>>mag ! Que ça peut-être beau un magazine.

Depuis que je fréquente les librairies brésiliennes, et en particulier le rayon des revues, j’ai pu y constater une évolution spectaculaire. En quelques années le nombre de titres a augmenté de façon impressionnante, et le contenu rivalise par sa qualité avec les belles revues du reste du monde.

Il y a des publications dont je guette avec impatience la sortie, comme BRAVO!, mensuel culturel qui donne un reflet complet de l’actualité artistique brésilienne. Mais un titre pour moi est l’aboutissement de ce que peut-être une revue :  ffw>>mag ! Le contenu de FFW - Fashion Forward, est passionnant, d’une grande originalité, riche et beau, comme le beau livre de sa bibliothèque que l’on ne cesse d’ouvrir. En donner une définition n'est pas chose aisée, car l’équipe de rédaction semble s’accorder une grande liberté pour organiser le contenu de chacun des numéros. Pour préciser l’orientation première, il faut savoir que l’éditeur Editora lumi Art est aussi l’initiateur de Fashion Rio et São Paulo Fashion Week, deux des événements qui marquent annuellement le calendrier mondial de la haute couture. 


Dire qu’il s’agit là d’une revue de mode serait pour le moins réducteur. Les grands photographes invités présentent des superbes images. Les modèles portent des vêtements de stylistes ou de grandes marques mais ils entrent dans des compositions où le vêtement n'est qu'un des éléments de la création. Les grandes villes qui inspirent les sujets thématiques de beaucoup de numéros sont abordées par leur histoire, par les créateurs qui y exercent - de l’architecture au design, des arts plastiques à la gastronomie – ou par leurs habitants. 

Une palette de collaborateurs (journalistes, photographes, historiens, spécialistes du thème abordé...) apporte des éclairages aussi différents que subtils, qui aboutissent à un tableau qui ne ressemble en rien à ce que l’on pourrait trouver dans une revue de voyage ou une revue de mode. J'ai découvert, par exemple, la ville d’Amsterdam sous un nouvel éclairage de ce que j’avais pu voir sur place, au point de me donner l'envie d'y retourner au plus vite. Quel plaisir aussi de me plonger dans l’univers insoupçonné de l’envers du décor de La Scala de Milan, dans le dernier numéro. 



Le graphisme de cette revue est novateur, recherché et lui confère une esthétique particulière et une forte personnalité. La qualité d'impression est parfaite, le papier – les papiers – sont beaux, agréables au toucher... et sans carbone. Et puis ffw>>mag !  dont la langue de rédaction est le portugais, propose la traduction anglaise des articles et s’ouvre ainsi à une audience internationale. 

A quoi bon vous décrire davantage cette revue alors que vous pouvez la découvrir de vos propres yeux. Si vous êtres impatient, vous pouvez feuilleter chaque numéro sur le site mais ce n'est pas pareil. Il est tellement plus agréable de se la procurer - elle doit se trouver en Europe, son prix est aussi indiqué en et en $. 

Ouvrez-là vite ! ffw>>mag ! est une revue qui se caresse des yeux comme des mains.

10/12/2011

Clin d’œil : Fourchette ou cuillère?


Devant le musée de l'alimentation, Vevey, Suisse.


J'aime cette sculpture. Mais quelle idée une fourchette? Une cuillère pour le liquide ce n'est pas plus pratique?

06/12/2011

La Suisse à Curitiba : Praça da Suíça - Place de la Suisse

Mon patriotisme n’a jamais été bouillonnant. Mais une fois passée la frontière, et encore davantage dans des contrées lointaines, les signes de mon pays d’origine éveille en moi un frémissement légitime et une fierté juvénile. J'aime maintenant revendiquer mes racines et raconter la Suisse, parler de ses qualités... comme de ses défauts.

Le Brésil est un pays d’immigration par excellence. Le passant de Curitiba a les traits japonais, ukrainiens, polonais ou allemands, ou affirme des origines africaines, amérindiennes et moyen-orientales, avec tous les métissages imaginables. De nombreux suisses aussi sont arrivés au Brésil en y apportant leur culture et des habitudes culinaires. La gastronomie brésilienne a absorbé plusieurs spécialités d’origine helvétiques, ou a imaginé des recettes qui ont pris la qualificatif de suisse. La limonada suíça qui a inspiré le titre de mon blog en est un exemple. Proportionnellement à sa taille, la Suisse est étonnamment présente au Brésil.


Pour vous faire découvrir quelques endroits de Curitiba marqués par la Suisse, je commence ici par un lieu dont la fresque des drapeaux cantonaux fédéraux a attiré mon attention.  Je l’ai aperçue la première fois en me rendant à la Police Fédérale pour régler des questions de visa - aussi ennuyeuses dans quelque pays où veuille s'installer un étranger. Comme les procédures administratives sont récurrentes, je passe plusieurs fois par année devant la Place de la Suisse – Praça da Suíça, au bord d’une de ces interminables artères  partant du centre en direction de la périphérie (la ville est très étendue - 20 par 35 km - et de plus de 2 millions d’habitants). De nature curieuse, je m'y suis arrêté pour voir cela de plus près.


La Place de la Suisse est ombragée par une voûte de très grands arbres. Pour marquer l’une de ses entrées, un ravissant clocheton orné de croix suisses. En son centre une stèle supportant deux plaques commémoratives.  Je ne résiste pas à vous en traduire les messages, plutôt clichés et un peu pompeux certes, mais dont la générosité a augmenté le nombre de nos cantons de façon significative – comment imaginer au Brésil, si grand, que notre pays si petit n’a que 26 cantons ! Les clichés suisses n’ont rien à envier aux clichés brésiliens.

CURITIBA notre ville
Revitalisation de la Place de la Suisse
Les drapeaux des 44 cantons brillent sur le panneau récupéré. Ce monument se réfère à l’architecture de la Confédération Helvétique et en exhibe le drapeau, qui se trouve aussi au sol. De l’autre côté de l’océan, le pays neutre de montagnes, rivières, lacs et glaciers arbore comme meilleur symbole l’édelweiss, fleure blanche des Alpes, qui représente la paix entre les nations. 
Curitiba, novembre 2006 -Beto Richa : Préfet municipal de Curitiba


En mémoire d’Ernesto Sigel
(Argovie 1889 – Curitiba 1960)
Hommage de la communauté suisse et de l’ensemble des habitants de Curitiba à l’immigrant suisse arrivé dans cette ville en 1911. Il y fut banquier, fondateur de la Droguerie Suisse, entrepreneur, industriel et Consul honoraire de son pays. Il contribua à l’installation de la communauté Entre-Rios, à Guarapuava. Pendant la guerre, drapeau suisse à la main, il évita la destruction de la  Société Helvétia, à la fondation de laquelle il avait participé en 1915. Pour Curitiba, Ernesto Sigel fut un exemple de travail, d’intégration, et de lutte pour la paix.
 Mars 2007 - Beto Richa : Préfet municipal de Curitiba

Très heureux d’avoir fait votre connaissance, Monsieur Sigel. J’avais jusqu’ici le tort, je l’avoue, de ne point vous connaître. Nulle n’est prophète en son pays.


Malgré sa proximité avec le trafic urbain, La Praça da Suíça respire la calme. Un peu surprit de me voir photographier, un passant y promène son chien. Sur un banc, des adolescents se passent paisiblement une cigarette au parfum prohibé. Le grand mur du fonds arbore fièrement les drapeaux cantonaux reproduits avec une certaine liberté artistique. Un côté de la place est bordé par l’ensemble d’immeubles nommé Village Suisse, l’autre par un grand bâtiment résidentiel Maison Montreux: on se sent chez nous. 



02/12/2011

Clin d’œil : La main anglaise !

Curitiba, Rua Conselheiro Laurindo
La fantaisie mêlée d’audace des conducteurs au Brésil requiert du courage de la part des piétons, une grande attention pour ceux qui sont au volant... et un sens certain de l'interprétation du code de la route pour tous. 

Rua Presidente Carlos Cavalcanti












Attention les distraits, ici il existe en plus une particularité, officielle mais sournoise, les rues à mão inglesa - main anglaise. Soyez vigilants car il faut être adroit pour rouler à gauche.

28/11/2011

ilo veyou, Camille - cause que je t'aime

En apercevant au rayon musique le nouveau CD de Camille, je me suis immédiatement muni d'un casque pour y prêter l'oreille. Et dans ma tête s'est dessinée l'image d’une fillette courant dans les prés, chantonnant. Ce CD a la couleur des comptines, et Camille est la reine de l'univers qu'elle nous invite à partager. Sans hésiter j’ai fait l’acquisition de l'opus, plus précisément la version coffret, éditée par FNAC car j’aime les paquets-surprise. ilo veyou s'ouvre comme un cadeau: le CD, le livret avec toutes les paroles, un autre CD avec une version différente de 5 des titres de l’album – des petits bijoux - et un DVD, interprétation filmée de l’univers du CD, mais qui constitue un tout, parfaitement autonome. De quoi se préparer à une dégustation dans le calme et s’accorder un moment privilégié.

Alors j’ai senti que la prairie dans laquelle s’ébat Camille est bien à elle. Camille ne chante pas pour les autres, elle chante comme dans sa tête. C’est seulement qu’elle nous offre de partager son monde, celui d’une petite fille à la vie de femme, et d’une femme qui regarde avec des yeux d’enfants. 


Son pré  est urbain, survolé par des avions, bordé de voitures, avec des cafés, des églises, et peuplé d’humains, mais avec des rivière et des arbres. Camille se - nous - raconte des histoires par des sculptures de notes et de mots simples, en français, en anglais, alternant ou mélangeant les deux langues comme si elles n’en étaient qu’une seule, liée de poésie. Les chansons comme sa voix sont pures, sans artifice, et tellement belles.  
wet boy:
... more water to the world
more water to the seas
more water to the ground
more water to the child I carry...

Elle nous fait partager ses amours légères ou pesantes, elle nous donne envie de chanter à tue-tête avec mille enfants son allez allez allez, elle parle de la mort de façon si simple, elle nous entraine sur mars où elle n’a pas trop envie de vivre, ou dans son monde de bulles. J’ai beaucoup ri et me suis mis à danser à l'écoute de sa France des photocopies, et quand elle chante son plaisir solitaire, c’est encore par une histoire douce.  
pleasure :
... un petit jeu
à la fontaine
sans amoureux
je suis la reine de ces lieux...

Chacun trouvera peut-être une interprétation différente dans ilo veyou, la chanson titre, mais la première version du DVD  nous met cependant sur une piste surprenante.


Camille dit de ce dernier album que c'est un cadeau pour son enfant. Il en a aussi été un pour moi. Mais attention, ilo veyou est contagieux. Pour vous contaminer il est possible de le télécharger - légalement bien sûr - mais ce serait bien dommage ainsi de ne pas vous procurer le coffret qui est si beau.

24/11/2011

Clin d’œil : Nettoyage des rues. deux styles.

Clin d’œil. Une nouvelle rubrique rapide: des photos, une légende.


Rue de l'Ale, Lausanne, Suisse: 
Temps de crise?








 









Avenida Manoel Ribas, Curitiba, Brasil : 
Temps d'expansion?

20/11/2011

Jamie Oliver, Carnet de route - un récit de voyages et de saveurs


On ricane souvent sur la piètre gastronomie d’outre-manche. Je ne connais pas assez la belle Albion pour corroborer ces dires, mais mes très rares repas dans les restaurants établis sur les terres de sa gracieuse Majesté m’ont conforté dans l’idée que le génie britannique semble plus s’appliquer à l’art des modistes de la Cour et à la créativité musicale qu’à la sensualité gustative.

Trop de livres de cuisine ne sont que des listes fastidieuses de recettes, savoureuses peut-être, correctement écrites et bien expliquées souvent, saupoudrés de photos nettes et réalistes, mais dépourvus à mon sens de ce qui constitue l’essence d’un livre : raconter une histoire qui se passe quelque part, et susciter des émotions, qu’elle soient aventurières, sensuelles, intellectuelles, gastronomiques ou littéraires. Un beau livre de cuisine devrait être à mon goût d’une couverture noble, d’un papier velouté, d’une composition sensuelle au regard, d’un contenu surprenant, divertissant et chatoyant, et d’une lecture excitant les sens... comme un recueil de poésies, un livre d’art, un récit de voyage ou un grand roman.

Jamie Oliver est anglais et a comprit tout ça. Il propose des livres aboutis qui sont de beaux objets, comprenant de magnifiques photos qui représentent plus que des illustrations mais participent à part entière au contenu. Elle sont signées par son ami et partenaire de longue date David Loftus. Elles incitent au rêve et donnent l’immédiate envie de découvrir les lieux visités, d’y rencontrer les personnes authentiques avec lesquelles il a parlé et partagé la cuisine du terroir, et d’y déguster les plats alléchants et traditionnels dont il s’est inspiré pour établir sa propre interprétation de recettes traditionnelles des pays visités.

Et Jamie Oliver ne propose pas que des recettes ou des récits culinaires à travers ses livres et ses émissions de télévision. Le chef anglais s’insère dans une démarche qui procure à de nombreux amoureux de la cuisine de nouvelles idées de menus, simples et sans prétention. Il tente aussi d’inverser le phénomène indubitable du développement de la mal-bouffe. Il se bat, à travers de sa fondation entre autres, pour une éducation culinaire et une alimentation saine dans les écoles, pour inciter à une cuisine basée sur les recettes du terroir toujours composées de produits du cru -  quelle que soit l’origine du plat – et réalisable par chacun, pour autant que celui-ci soit animé par un minimum d’envie de bien cuisiner. Jamie Oliver est jeune, énergique, inventif, sympathique et populaire – qui n’aimerait pas être son ami – et il se prend pas pour le Napoléon des fourneaux comme certains chefs, géniaux et inventifs, mais boursoufflés d’importance, affichant un sourire satisfait d’arborer l’écharpe tricolore. 

Côtelettes à la mauresque

Jamie Oliver, Carnet de route se lit presque comme un roman, à la lecture duquel il est bien difficile de franchir l'énoncé des recettes sans se précipiter à la cuisine. La phase du pas à pas des plats ne vient qu'après le récit de ses émotions de voyage, de la découverte du lieu  et des gens. Ses recettes ne sont pas compliquées, et le résultat garantit des plats savoureux aux arômes bien typés. Faute de temps, je n’ai expérimenté que peu de ses propositions! Au chapitre Espagne, j'ai adoré sa merveilleuse recette Mes côtelettes de porc à la mauresque - farcies d’une pâte de raisin secs et d’herbes, avec un savoureux accompagnement de haricots blancs. Et dans ses pérégrinations italiennes je recommande une entrée de Salami frit qui est aussi surprenante, croquante que délicieuse. 

Que vous soyez au Brésil, en Suisse ou partout ailleurs, sûr qu'avec Jamie vous allez commencer un beau voyage devant vos fourneaux, avant de préparer vos valises pour aller voir sur place!

Les liens
Son site officiel et celui de sa fondation

L’édition française
Jamie Oliver Carnet de route
France Italie Suède Maroc Grèce Espagne
Marque Editoriale : Hachette Pratique - Code EAN : 9782012303805 - Auteur : Jamie Oliver – 2011

L’édition brésilienne
Jamie viaja
Espanha Italia Suécia Marrocos Brécia França
Editora Gloo - ISBN: 9788525049858 - Autor: JAMIE OLIVER - 2011

13/11/2011

Hemisferio... L’âme du vin chantait dans la bouteille signée Miguel Torres


Quand j'entre dans une librairie j'ai toujours le même sentiment d’étourdissement à la vision des étagères et du choix de milliers d’ouvrages qui, à n’en pas douter, abritent des chefs-d’œuvre comme des livres plus anodins. Quand je pousse la porte d’un magasin spécialisé en vin c'est pareil. Alors je me laisse guider par mon intuition. Pour découvrir et aimer un nouveau vin, il faut une conjonction de sensations et de hasards. D’abord une région de production et un cépage connu, une étiquette qui plaît, attire le regard et donne l’envie d’en lire les informations - rares d'ailleurs sont les bons vins dotés de piètres étiquettes. Mais même pour celui qui comme moi, je le confesse, à un faible pour les élixirs bachiques et bénéficie d’une assez bonne connaissance de base due aux années de pratique (!), le choix s’avère difficile, surtout en Amérique du sud.

Je garde le souvenir de deux religieuses au rayon alcool d’un supermarché suisse. Intrigué par l'équipage, mon ouïe curieuse avait perçu leurs propos. Il s’agissait pour elles de choisir une bouteille de vin à offrir à une de leurs consœurs pour marquer une grande occasion. Visiblement le vin pour elles représentait un plaisir, certes, mais empreint d’une petite culpabilité qui devait ajouter encore à l'excitation provoquée par cet achat exceptionnel. A n'en pas douter les noms lus sur les flacons étaient pour elles des mystères bien plus impénétrables que les voies du Seigneur. Que choisir ? Leur instinct les portât à hésiter sur une série de bouteilles, choix parfaitement logique en fonction de leurs vœux, mais disparates au niveau œnologique: Clos de Moines,  La Cure d’Attalens, Saint Amour, Château Neuf du Pape, Château L’Eglise-Clinet et Château La Chapelle du Couvent. Après de longues hésitations, c’est le dernier nommé qui bénéficia de leurs faveurs par les évocations divines de son appellation. Le saint flacon fut couché dévotement  dans le chariot.


Lors d’une de mes dernières visites dans un temple de la dive bouteille, animé je l'avoue  par de moins nobles intentions, mon regard fut attiré par une étiquette montrant un pingouin du plus bel effet,  et un nom prometteur sous les latitudes  du sud : Hemisferio. Deux bouteilles différentes étaient proposées : un Carménère, et un Cabernet Sauvignon élevé au Chili par un grand nom espagnol de la production vinicole, Miguel Torres. Après dégustation du Cabernet Sauvignon, je peux vous garantir que le pingouin a tenu ses promesses. Je n’ai pas souvent bu un vin aussi équilibré, fruité et agréable avec un tel rapport qualité-prix (au Brésil il coûte l’équivalent d’environ 15 frs.) C’est véritablement un nectar qui a pris bonne place dans mes réserves. Le Carménère n'est d'ailleurs pas en reste, même si pour moi il vient en deuxième position.

Comme c’est l’habitude au Chili et en Argentine, l’exploitation Miguel Torres est animée autant par un souci d’excellence des produits que par des pratiques écologiques, et fut couronnée par de nombreux prix internationaux. La société s’est installée depuis 1979 sur sol chilien et cultive actuellement 445 hectares localisées dans différentes domaines. Depuis 2010 la Miguel Torres Chili est dirigée par Miguel Torres Maczassek qui est de la 15ème génération de vignerons Torres... et presque tous prénommés Miguel ! La maison propose une palette de plus de 25 vins différents qui doivent être bien agréables à découvrir. Alors à nos tire-bouchons!


Il n'y a pas que le vignoble de Lavaux qui soit magnifique

Si devant votre ordinateur vous avez le cœur et l'âme d'humeur voyageuse, servez-vous donc un verre de bon vin, lisez le poème ci-dessous qui a inspiré le titre de mon message,  puis allez faire un tour sur le site de Miguel Torres, le producteur d'Hemisferio, ou sur wikipedia traitant de la viticulture au Chili.

L'âme du vin

Un soir, l'âme du vin chantait dans les bouteilles :
" Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité,
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles,
Un chant plein de lumière et de fraternité !

Je sais combien il faut, sur la colline en flamme,
De peine, de sueur et de soleil cuisant
Pour engendrer ma vie et pour me donner l'âme ;
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant,

Car j'éprouve une joie immense quand je tombe
Dans le gosier d'un homme usé par ses travaux,
Et sa chaude poitrine est une douce tombe
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux.

Entends-tu retentir les refrains des dimanches
Et l'espoir qui gazouille en mon sein palpitant ?
Les coudes sur la table et retroussant tes manches,
Tu me glorifieras et tu seras content ;

J'allumerai les yeux de ta femme ravie ;
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs
Et serai pour ce frêle athlète de la vie
L'huile qui raffermit les muscles des lutteurs.

En toi je tomberai, végétale ambroisie,
Grain précieux jeté par l'éternel Semeur,
Pour que de notre amour naisse la poésie
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! "


Charles Baudelaire (1821 – 1867)