La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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20/04/2011

Brésil et football

En Suisse comme dans beaucoup d’autres coins du monde, quand on prononce Brésil on pense d'abord football, puis Copacabana et corps de rêve. Pour compenser ces visions idylliques, favélas et violence.

Les idées préconçues à propos de chaque pays sont comme les bandes adhésives dont il est très difficile de se défaire. Elles sont issues de vérités certes, mais partielles et érigées en règles. Ce sont souvent les habitants mêmes du pays qui exportent de tels clichés.


Le bon suisse sur l’alpage ensoleillé caresse paisiblement sa vache préférée, regarde sa montre de précision et laisse échapper un soupir profond : Je peux prendre encore un peu de temps, jouir du parfum des fleurs des champs, manger le petit fromage que j'ai là, et passer à ma banque payer le chocolat. 

Le Brésil progresse à grande vitesse, il est riche de toutes les matières premières, d’une nature fabuleuse. Il est indépendant énergétiquement, abrite des populations en avance sur le 21em siècle, alors que l’on découvrait en 2010 une tribu encore inconnue vivant comme il y a 2000 ans. Tout évolue vite, se transforme avec un dynamisme qui contraste avec une Europe souvent figée et craintive. Ce pays-continent n’est que superlatifs et diversité. C'est bien plus que le football et la plage. Mais en parler sans évoquer le football ce serait comme imaginer la Suisse sans l’associer à l’image des Alpes, des banques et du chocolat. Alors qu'il y a un peu plus de deux siècles de nombreux suisses étaient contraints pour subsister de vendre leurs services aux armées européennes.


Le football au Brésil est bien plus qu’un sport. Certes ses stades gigantesques, son équipe nationale mythique qui inquiète toutes les autres nations, font partie des réalités de ce sport. Mais au Brésil, avant d’être un sport, le football est partie intégrante de la culture. C’est un jeu, une façon de se rencontrer, un sujet de conversation qui passe souvent avant la météo et avant la politique. 


En voyageant à travers ce gigantesque pays en bus, principal moyen abordable de se déplacer, on peut apercevoir par la fenêtre une multitude de terrains de football. C'est pareil en avion. J'aime observer par le hublot les terrains urbains de ballon rond au cours de la longue approche de la mégalopole de São Paulo. Certains ne sont pas plus grands qu’une chambre à coucher, il y en a des terreux, beaucoup de boueux, des herbeux, des goudronneux coincés entre de tristes immeubles de banlieue, des bucoliques enfouis dans la verdure tropicale, des perchés au sommet des immeubles-tours. Et il y a les non-terrains : les coins de rue, coins de parcs publics, de champs, de forêts... toutes formes de coins. Et  des gens y jouent sans distinction d'âge, de couleur de peau, en petits ou grand groupes, équipés des dernières nouveautés ou à moitié nus, avec ou sans chaussure.


Cette culture du football génère de nombreux sportifs de génies dont bonne partie s'exporte à travers le monde. Je n’appréciais guère les sports d'équipe dans mon enfance en raison de ma maladresse et de mon individualisme. Maintenant j’aime voir les reflets des matchs du dimanche. Au Brésil l'objectif du jeu n’est pas, comme dans beaucoup de pays, principalement d’empêcher d'encaisser des buts mais d’essayer d’en infliger un maximum à l’adversaire. C’est donc spectaculaire ! Voir Neymar tricoter des jambes dans des dribbles  d'une agilité sans égal et finaliser par un goal ou par une passe victorieuse, c’est impressionnant, que l’on aime ou pas le football. Mais le Brésil c’est tellement plus que cela.

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Neymar dans ses oeuvres