La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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02/10/2011

L'été de Prague

Il y a des villes dont tout le monde parle, des capitales qu'il faut avoir vues, synonymes de richesse historique et culturelle, et de beauté architecturale. Depuis que je suis au Brésil, pays dont je rêve de parcourir les multiples régions (une vie n'y  suffirait pas), je ressens aussi le besoin de découvrir les villes du Vieux Continent qui me sont encore inconnues. Prague ? Tu vas adorer!

Prague vue du château: toitures et verdure

La capitale de la République Tchèque s’imposait donc comme une étape du périple estival au centre de l’Europe. Internet et les guides ont renforcés cette envie. Après Bruxelles la chaleureuse, Amsterdam et ses vélos, les contrastes de Varsovie, je me réjouissais d’arriver à Prague, et à l’hôtel (vraiment très bien sur son site) soigneusement choisi en plein centre historique de la vieille ville. Prague évoquait pour moi jusque là les pays de l'est coupés du monde pendant plus d'un demi-siècle, la Bohème empreinte de mystère, le cristal, les châteaux médiévaux, et le Printemps de Prague.

Le pont Charles

Quand l’avion s'approche, on a le sentiment que la ville est posée au milieu de la campagne. Au cours d'un voyage, c'est le moment où un endroit passe de l'image qu'on s'en est forgée, à une réalité palpable. Par la fenêtre du taxi je vois une belle ville, dense, un peu sévère.  

La voiture nous dépose au début de la zone piétonne, tout près de notre but. Pas facile de se faufiler avec les valises: il y a vraiment beaucoup de monde. Je devine l’hôtel caché derrière les grandes bâches des échafaudages installés le temps de la rénovation des façades - merci de ne pas avertir lors des réservations... et bonne idée en juillet. La chambre donne sur la cour où les ventilations des cuisines des trois restaurants alentours ronronnent de 7 heures du matin jusqu’après minuit. Faute de lumière du jour on ne voit guère que l'espace est très restreint. Il faudra se faufiler.

L'hôtel caché par l'eau Mattoni, à l'heure de la sonnerie

Le temps d’une douche, et c'est l’heure de l'importante première sortie qui permet de prendre la température d'un lieu encore inconnu. Comme c’est le moment de la sonnerie de la trompette thébaine en haut de la tour de l’horloge (chaque heure), il est très difficile de passer, tant la foule est dense. Suivant le mouvement général, nous basculons donc la tête en arrière pour tenter de distinguer les reflets du soleil sur l’instrument de cuivre, 30 mètres plus haut. Va-t-il y avoir partout autant de monde?

Dans certains édifices, 5 Euros pour pouvoir photographier.

Oui, presque partout. Les ruelles piétonnes de la vieille ville sont un immense bazar de magasins de souvenirs où il est difficile d'avancer. La visite des monuments se fait dans la cohue. Alors je tente d'oublier la foule de mes touristiques congénères pour découvrir la ville: Il y a tant à voir. J'ai apprécié la visite du quartier du château auquel on accède par des rues bordées de maisons patriciennes, de parcourir le Palais Royal et voir la Cathédrale Saint-Guy - en tchèque: Katedrála sv. Víta, Václava a Vojtěcha! Il y a aussi la maison de  l'écrivain Franz Kafka - on trouve aussi au bord du fleuve un tout nouveau musée très bien fait, qui lui est consacré.

La maison de Kafka

La ville témoigne d'une incroyable histoire, avec ses maisons serrées, ses ponts sculpturaux et ses nombreuses églises. Ce sont peut-être ces marques du passé très reculé qui me manquent un peu au Brésil. En sortant des grands axes touristiques, j'ai aimé sentir un pays qui s'éveille, voir des boutiques inventives, comme par exemple Jozef Sloboda, des vêtements créatifs de jeunes stylistes. Et puis l'excursion à Karlstein permet de voir les collines couvertes de forêts entourant la ville et, bien évidemment de visiter l'imposant château qui évoque des hommes en armure, grands, forts, pas très commodes, comme dans les films - une demi-heure de car de Prague. Je trouve important de sortir d'une ville pour voir ce qui l'entoure.

Le Château de Karlstein

C'est très intéressant Prague, mais cette ville m'a fatigué et énervé! Je croyais avoir goûté aux sommets de la foule et du mercantilisme touristique après avoir visité le Vatican il y a un an en juillet (les gens cependant y sont agréables). Mais à mon sens Prague détient le record. Pour se faire servir une bière puis la payer, il faut attendre longuement la venue d'un serveur de mauvaise humeur. Dans un restaurant à l'accueil sans sourire ni politesse je vois arriver le ticket où ont été ajoutés d'autorité au stylo 15% de pourboire. Le passe touristique qui permet d'entrer librement dans les musées et monuments n'est qu'une longue liste d'exceptions. L'information et le sens de l'accueil ne font pas encore partie de leurs connaissances du tourisme... le porte-monnaie du voyageur, oui. 

J'ai rarement eu auparavant eu envie d'avancer mon départ d'une ville. Mais tant de connaissances ont adoré Prague! J'espère donc que vous pourrez en juger par vous-mêmes.

Un passé encore présent