La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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16/10/2011

Vienne nous fait la cour

Vienne, tu es dans mes souvenirs d’enfance quand avec ma grand-maman (oui l’Alice de mon dernier sujet) sur sa première télévision couleur nous regardions le concert viennois du jour de l’an, avec les valses et l’école équestre espagnole (j'avoue que j'étais très impressionné, que je trouvais beau, mais un peu ennuyeux). Plus tard c'est devenu dans ma tête une ville de musique classique. Il était donc important, pour terminer le périple européen, que j'aille enfin découvrir ce qui n'était encore qu'une image abstraite.

Les jardins de Hofburg.

C’est agréable d’arriver dans un pays où l’amabilité et le sens de l’accueil font sentir qu’on est bienvenu (surtout en arrivant de Prague). C’est peut être le caractère de la population et l’harmonie du paysage qui ont inspiré la beauté des œuvres écrites dans cette ville par un si grand nombre de compositeurs. Six cent ans de règne des Habsbourg, les palais, les châteaux, les salles de concert, l’opéra, l’empreinte du bon goût et l’amour de l’art donnent à la ville cette ambiance si particulière. Vienne respire son incroyable passé, mais n’a rien de poussiéreux. Il fait bon s’y promener en imaginant les événements qui ont marqué son histoire. Dans les premières salles du musée du Palais Hofburg, les cuivres des moules à pâtisserie et les collections de vaisselle et d’argenterie de la cour des Habsbourg me font imaginer les desserts raffinés dont je crois percevoir les parfums. Le récit et les menus de banquets aiguisent l’appétit le plus endormi.

Une confiserie bien réelle, avant dégustation.

Moi qui ai passé une partie de ma vie professionnelle à l’organisation de réceptions et d’évènements en tout genre, je regarde les robes, les peintures, les récits des fêtes impériales et me dit que tout ce qui peut se faire actuellement n’est que tentative d’imitation. Je pense à ce que nous ont montré les magazines people au moment des noces royales britanniques, princières monégasques ou cinématographiques hollywoodiennes. Ce n'est pas facile d’atteindre le faste viennois. Je crois entendre Mozart, j’imagine Strauss. Je revois les films inspirés de la vie de Sissi l’Impératrice. 


Une impératrice historique, et un mythe planétaire.

Au cours de la visite du musée qui lui est consacré je prends mieux conscience que la princesse n’était pas que la star de films romantiques. C’était une femme dont le comportement aujourd’hui ne surprendrait personne. Elle n’était pas convaincue par la monarchie et tout dans sa vie montrait un esprit d'indépendance, une intelligence fine. Je traverse ses appartements. Elle aurait apprécié la position de la femme du 21e siècle. Je l’imagine dévorer les revues de mode, se consacrer au fitness, choisir mille produits cosmétiques. Il n’est pas surprenant que Sissi l’impératrice soit restée un mythe jusqu'à nos jours, et une icône du glamour et du romantisme. D'ailleurs les films et séries TV inspirés de sa vie ont très bonne place dans les étales. Mais la fin de son existence - avant son assassinat par un anarchiste italien à Genève en 1898 - n’avait plus grand-chose de glamoureux. Sa jeunesse passée et sa beauté étaient devenues des obsessions, et elle se fuyait elle-même par ses incessants voyages.  

Entrez-donc, vous êtes les bienvenus.

Si vous n’êtes pas sensibles aux rêves princiers, promenez-vous dans les rues piétonnes de Vienne (Kärntner Straße et Graben en sont le centre). C’est un plaisir d’apprécier l’architecture de la ville, et la gentillesse de sa population. Ne manquez pas par exemple la plus ancienne taverne viennoise Zu den Drei Hacken, rendez-vous des artistes et écrivains depuis le 17e siècle, et dont une salle est consacrée à celui qui fut un fidèle client, Franz Schubert. Le public y est en majorité d’habitués viennois, on vous sert rapidement et avec le petit mot gentil, ailleurs réservé aux vieux clients, la cuisine traditionnelle y est fine et savoureuse, et tout ceci sans ostentation, au point je n’ai plus eu aucune envie de chercher d’autres restaurants les jours suivants. Que ça peut-être délicieux une escalope viennoise !

Visite obligée.

Maintenant que vous avez repris des forces, l’amateur de peinture ne doit pas manquer le musée Albertine. Que de grand maîtres ! Que ce soient les plus anciens comme Rubens, Rembrandt, Michel-Ange par exemple, ou les plus modernes comme Édouard Manet, Modigliani, Cézanne ou Klimt.

L’excursion au château de Schönbrunn est un passage obligé. Avec Versailles, c’est certainement le plus bel exemple de constructions et de jardins inspirés par le désire de faste des royautés européennes. Un vent frigorifiant en plein juillet balayant l’impressionnante esplanade, une overdose  de châteaux après 3 semaines de périple européen, et le troupeau des visiteurs sont venus à bout de mes dernières ressources de curiosité culturelle et touristique, je l’avoue.

Je l'ai visité, il faisait si froid dehors!
 
De retour en ville,  je me suis offert une veste confortable pour les jours froids, d’une finition parfaite. Tout dans le magasin Loden Plankel respire le confort et la tradition (depuis 1830) et il est bien difficile de ne pas se laisser tenter par l’acquisition de nombreux vêtements et accessoires. Mais j’ai renoncé aux trois superbes modèles de bretelles qui me faisaient envie... je n’en porte jamais ! 

Un temple du vêtement cossu.