La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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20/06/2011

Paraty

Il ne faut guère de temps, quand on y arrive, pour savoir que les images de Paraty resteront gravées dans sa mémoire. Située à 250 kilomètres au sud de Rio de Janeiro, à mi-chemin entre cette ville et São Paulo, adossée à la forêt atlantique, Paraty (Parati en français) se cache au fond d’une crique. Le bleu de la mer, le vert de la végétation, le gris de plomb du ciel et l’église qui semble posée sur l’eau, donnent  l’impression d’un bijou oublié par le temps qui passe, et semble chargée du poids de tout ce qui a pu s’y passer au cours des quatre siècles de son histoire.

Paraty, comme posée sur la mer

Les premiers témoignages du peuplement de colons à l’embouchure de la rivière Perequê-Açu datent de 1597. Mais la position géographique de ce qui n’était alors qu’un village allait lui donner une grande importance. C’était l’arrivée de la voie indigène, en provenance de l’Etat du Minas Gerais où venaient d’être découverts les importants gisements d’or qui allaient enrichir la Couronne portugaise. C’est donc par cette route que les tonnes d’or brésilien sont dès lors arrivés à la côte pour y être chargées sur les galions en partance pour l’Europe. A noter que les colons s’étaient engagés, en échange du territoire, à ne pas molester la population indigène, et à édifier une chapelle dédiée à Notre Dame des Remèdes. Le développement de Paraty fut alors très rapide, mais la prospérité du lieu de courte durée car en 1710, le passage connu sous le nom de Chemin de l’Or, fut délaissé au profit du Chemin Nouveau qui avait été construit afin que tout le commerce entre le Portugal et l’Etat du Minas Gerais se fasse par Rio de Janeiro.

Le port fait rêver aux galions du passé

Paraty se spécialisa alors dans la production de la canne à sucre et de sa distillation. Le nom de la ville devint synonyme de cachaça, au point qu’en 1820 on y trouvait plus de 150 distilleries. L’ancien Chemin de l’Or reprenait aussi du service pour détourner la prohibition du trafic d’esclaves, puis pour le transport du café. Mais l’arrivée du chemin de fer à Barra do Pirai allait, en 1864, plonger Paraty dans un siècle d’oubli. En 1950 il n’y avait même plus de route pour y accéder ! Presque toute la population avait d’ailleurs fui, jusqu’en 1954, année de la redécouverte du lieu. 

La rivière Perequê-Açu

Le classement par l’Instituto do Patrimônio Histórico et Artístico Nacional en 1958, puis sa déclaration Monument national en 1966, et enfin l’ouverture de la route de Rio – Santos au début des années 1970, allaient faire renaître l’historique cité de Paraty comme le centre touristique et artistique qu’il est aujourd’hui.

L'architecture coloniale, intacte

Les différentes périodes d’oubli de la ville ont préservés ses constructions en style coloniale et son église d’architecture baroque. Cette préservation de l’unité architecturale donne un très grand charme aux ruelles, et ce n’est pas un hasard si Paraty est le site choisi pour nombre de tournages, et que plusieurs personnalités y ont élu domicile, l’héritier de la Couronne de France, le Prince João Maria d’Orléans et Bragança, par exemple.

Pendant le festival littéraire

Paraty a également su créer une grande activité artistique, touristique et festive par un nombre impressionnant de manifestations de portée nationale, comme en juin le Bourbon Festival Paraty (dédié au jazz, blues, R&B et Soul music) ou en août le Festival da Cachaça, mais aussi un événement de portée mondiale en juillet, son festival littéraire, la Festa Literária Internacional de Paraty.

A marée haute, les rues deviennent canaux

Une particularité surprenante est la conception des rues exactement au niveau de la mer, de façon qu'à l’heure des plus fortes marées d'hiver, l’eau envahit chaque jour les rues qui se transforment ainsi en canaux et ne permettent plus aux piétons que d’emprunter les trottoirs. Plus tard, la mer qui se retire, laisse derrière elle des rues propres de détritus : Un lavage automatique. C’est certainement cette particularité qui donne l’impression, quand on la regarde la ville depuis la mer, que  Paraty est posée sur l’eau. 

Vue depuis les hauts de Paraty

Du quai de la ville on n’aperçoit pas la haute mer, mais un paysage d’une grande douceur, de collines, de criques et d’ilots couverts par la forêt atlantique. Mais Paraty dispose aussi de plages intimes, et de la possibilité de sports nautiques, bien évidemment. Ajoutez à cela les nombreuses boutiques et restaurants, et vous comprendrez qu’il est bien difficile d'en repartir, et de ne pas désirer y retourner.

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