La « Limonade Suisse » se boit dans tout le Brésil. Elle n’a rien d'helvétique, mais c'est rafraîchissement, doux et acidulé... comme ce blog, je l'espère.

A « Limonada suíça » encontra-se no Brasil todo. Não tem nada de suíço, mas é refrescante, doce e acidulada... como esse blog, espero.

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06/01/2012

Curitiba, ombre et lumière


A chaque grande vacance d’été, début janvier, la ville est désertée par une bonne partie de sa population partie à la plage pour profiter des 14'000 kilomètres de la côte atlantique brésilienne – immense pays et rivage très découpé - montrant le résultat des efforts musculaires et esthétiques de l'année écoulée. La vie citadine se met entre parenthèses et n'en sortira qu’en février après le carnaval. Savourons donc ce calme estival.

Avenida Visconde de Guarapuava, 6 km,  Curitiba, Brasil

Les curitibanos naissent avec deux jambes, deux bras et un parapluie, dit-on ! Dans la même journée la température oscille parfois de 15 à 20° et toutes les saisons peuvent s'y succéder. Il pleut souvent, mais à son retour le soleil rappelle qu’on est à côté du tropique du Capricorne. Par le hublot de l’avion qui descend vers Curitiba, il croit survoler une banlieue couverte de verdure - plus de 21'000 hectares d’espaces verts - même si le noyau de la ville est hérissé de gratte-ciels comme dans toutes les métropoles d’Amérique du Sud.

Rua Solimões

Une fois sortit du centre-hérisson, très serré et fourmillant de vie, le paysage urbain s’adoucit et on peut parcourir de très longues distances traversant les quartiers noyés dans les arbres. En Suisse tout est serré à l’image de la géographie du pays, mais ici l’urbanisme est arrivé au bon moment pour que la ville s'installe en prenant ses aises, et empêche ainsi l'anarchique liée à une croissance vertigineuse - un million d'habitants en 1980, plus de 3 actuellement avec la région métropolitaine.

Trottoir, Rua Marmoré

J’aime les rues de Curitiba. Elles offrent des trottoirs terribles pour les chevilles mais presque tous agrémentés d’une bande d’herbe entretenue fréquemment - ça pousse vite avec les pluies et le soleil - par une armée d’employé-abeilles dont l'arrivée se signale par le bourdonnement des tondeuses à fils. Ces petites pelouses sont douces à l’œil, laissent s’infiltrer l’eau abondante et atténuent le bruit des véhicules. Il y a aussi les fleurs. A chaque saison d’autres variétés d’arbustes explosent de couleur et d’odeurs, puis se fanent en un tapis de pétales. Et il y a les arbres.

Tunnel de verdure - Av. Presidente Getúlio Vargas

Les grandes artères arides restent des exceptions, mais elles sont inévitables dans une ville si étendue - 430 km - qui dénombre 2 millions de véhicules. Les autres rues, petites ou grandes sont généralement bordées d’arbres de 20 à 30 mètres de haut qui forment un tunnel protecteur des bruines comme de la chaleur du soleil. Ce contraste d’ombre et de lumière imprime une ambiance toute particulière et une intimité protectrice. Moi qui aime les arbres, j’ai souvent la tête en l’air pour les admirer et tenter de distinguer les innombrables oiseaux qui s’y nichent et dont on perçoit la variété des chants aux heures calmes.
 

L'ombre - rua Visconde do Rio Branco

Le début de l'année est la bonne saison pour venir à Curitiba. Mais n'oubliez ni vos Ray Ban... ni votre parapluie!