Chère
Blanche,
(Permettez-moi
de vous appeler par votre prénom plutôt que votre patronyme un peu froid).
Chers Nains,
(Je vous prie de m'excusez, Messieurs, d'éluder l'énumération de vos prénoms qui aurait donné plus d’importance à l’entête qu'au contenu de ce courrier).
En
cette période où de nombreux pays se prononcent sur l’ouverture aux minorités des droits élémentaires relatifs au mariage et à l'adoption, m’est venu l’envie d'exprimer les réflexions que votre
histoire m’inspirent.
C'est aussi l'occasion de marquer le deuxième anniversaire de ce blog par un 98 ème sujet d'un ton plus profond .
Chère Blanche, et vous Messieurs les Nains, vous
représentez pour moi l’essence de l’ouverture à la diversité et à l’acceptation
de l’autre quelles que soient ses orientations sexuelles, physiologiques ou
sexuelles. Chapeau !
Blanche, toujours aussi bien vêtue, entourée de ses chers conjoints |
Vos pères, les frères Grimm, en 1812 déjà alors que rien encore ne
laissait augurer le questionnement sur la légitimité de couples
différents, avaient courageusement conté votre histoire, sans craindre que celle-ci ne pût ébranler la morale, comme elle fait vaciller encore
aujourd’hui les esprits figés dans des schémas traditionalistes.
Une jeune femme brune, vous chère
Blanche – au comportement de blonde en raison de vos origines germaniques – s’affirmait dans une relation compliquée avec un prince et une vie ouvertement partagée
avec des barbus virils au nombre de sept – vous messieurs les nains – machos forts ordinaires et sympathique bien qu'atteints d’achondroplasie.
Jardin extraordinaire sans Blanche, sortie au supermarché |
Les petits compagnons sont là, fidèles au poste |
Ainsi Blanche,
vous êtes-vous affirmée courageusement en cohabitant avec sept hommes, et en montrant votre attirance pour des personnes différentes, de par leur taille ou leur classe sociale (le Prince). Vous, Messieurs, nains travailleurs, tant opiniâtres qu'optimistes, vous avez su montrer la générosité de l'entraide et du partage
d’une seule femme – pas n’importe laquelle je vous le concède - dans un esprit
d’ouverture, d'entraide et d’abnégation. Bravo !
J'attribuerai cependant deux bémols à mon enthousiasme pour vos thèses:
- Le premier relatif aux paroles de vos chansons qui évoquent une soumission au
patronat – Sifflons en travaillant - Aie hi Aie ho, on rentre du boulot... - ou souligne une attitude un peu arriviste - Un jour mon prince viendra...
- Le second lié à l'absence de protagoniste de couleur dans votre concubinage multiple. Ceci j'imagine dû à une réalité qui ne vous a pas confronté à une telle situation.
Nains enfermés dans des sacs de plastique protégés d'une vitrine |
L'impact de
votre message a suscité une vague de solidarité internationale qui se manifeste
encore aujourd’hui par une multitude de propriétaires réservant à vos effigies - de plâtre, de céramique ou de matériaux plus sophistiqués - une place de choix dans leurs jardins, où vous êtes entourés d’animaux familiers qui ne laissent personne de marbre par une plastique et des couleurs qui égaient le vert monotone de plates-bandes d'ordinaire plutôt fades.
Ces statuettes sont généralement farouchement protégées par des murs et des grilles afin de les prémunir de la convoitises d'envieux, ou de personnes irrésistiblement attirées par cet univers merveilleux dont l'accès est interdit en raison souvent de précarité financière.
Les photos, qui illustrent cette lettre, toutes prises à Curitiba, ne sont qu'un pâle reflet de l'engouement planétaire pour votre way of life.
Les photos, qui illustrent cette lettre, toutes prises à Curitiba, ne sont qu'un pâle reflet de l'engouement planétaire pour votre way of life.
Pour terminer, je tiens à vous remercier de votre large contribution à l'élargissement de l'esprit humain trop souvent imprégné d'une vision limitée par des convictions religieuses et morales.
Je vous prie
d’accepter, chère Blanche, et chers Nains, l’expression de mon profond respect, celle d'une admiration sans limite, et de vous faire part de mes
sentiments tant respectueux que distingués.
Bises.
Eric