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Début de printemps: l'air est plus chaud que la ferveur électorale. |
Le
spectacle c’est de l’émotion et du rêve, comme le cirque d’ailleurs qui montre
des congénères capables de réalisations incroyables à force de travail. Et les élections ? Qui a le souvenir d’un politicien qui, grâce à sa persévérance, a su montrer une réalisation tant honnête, bénéfique et réussie, qu’incroyablement tintée d’audace ?
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Election en Suisse: Affiches réglementaires... circulez. |
Mais dans le sens de la
malhonnêteté certain se sont surpassés. Si en Suisse cette malhonnêteté n’est pas de règle et elle n’est souvent qu’intellectuelle, cependant l’ennui et le
manque d’intérêt des programmes sont incontournables ! Au Brésil la jeune
démocratie patauge dans la corruption, et encore plus qu’en
Europe, brille par ses ressemblances avec le cirque: le citoyen c’est le public, la place publique c’est la piste, et les
candidats ? la ménagerie, ou des clowns jamais drôles.
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Deux candidats, deux flèches: au centre et à droite. |
Il y a une semaine à Curitiba comme dans le reste du pays c’était le
second tour des élections pour choisir les Vereadores (conseiller
municipaux) et le Prefeito (maire ou syndic). Tout le
monde est allé voter, c’est obligatoire. Méthodes modernes : Scan de votre
empreinte digitale pour authentifier l’électeur, dépouillement presque
instantané, et tout ceci dans une bonhommie toute brésilienne.
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A gauche affiche "classique", à droite "artisanale", au centre déchets "hors-campagne". |
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La
différence ici c’est la campagne qui précède le vote. Le libellé des innombrables
partis n’apparaît quasi jamais, mais bien le numéro qui lui est attribué. Tous les vecteurs du show-business sont
utilisés : voitures haut-parleur diffusant des chansons aux paroles et mélodies aussi vides qu’affligeantes, drapeaux secoués sans conviction aux points stratégiques de la ville, n’arborant que le numéro du
candidat, affiches, banderoles, autocollants
en plein pare-brise arrière de la voiture, papillons de jour comme de nuit, sprayages
sur les murs (toujours le numéro), débats télévisuels et radiophoniques
insipides et sans contenu - ça c’est universel - serrage de main, cirage de botte, et dit-on, distribution discrètes dans les quartiers pauvres de petites coupures
dissimulées dans des enveloppes à n'ouvrir qu'à la maison. Et tout ceci dans un vide politique vertigineux. Mais au contraire de Lausanne, ni roses socialistes,
ni ramequin au fromage, ni vin blanc: ça manque!
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En haut, le couple agréable à regarder n'est pas candidat. |
Tous promettent de résoudre l’insécurité et la
violence, la drogue, la circulations routière (Curitiba, c’est 2 millions de
voitures), la santé des vieux, celle des jeunes, des femmes, des handicapés, des
animaux domestiques, et l’éducation bien sûr (davantage d’écoles, plus de
professeurs mieux payés et moins chargés). Et bien sûr FINI DE LA CORRUPTION. Un
sacré remue-ménage.
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La présence de "Vende-se" (se vend) semble due au hasard. |
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Résultats :
Exit le maire sortant Luciano - numéro 40 - dont le mot d’ordre était : Continuons comme avant. Exit le
populiste - 20 - Ratinho Junior (Petit rat junior!) qui avait dominé le premier tour, et c’est le porte drapeau de la lutte contre la corruption, le numéro 12, Gustavo
Fruet (tout aussi mauvais dans son discours) qui gagne avec 60% de votes.
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Les suisses ne restent pas insensibles au lancer de drapeau. |
Cela
va changer quelque chose ? On va voir, car les 4 ans qui suivent vont accueillir la Coupe du Monde de football (Curitiba est une des ville), et le jeux
Olympiques.
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Alignement pré-olympique. |